La saga des DPE : Un KPI en perpétuelle mutation
Une entreprise qui change de méthode de calcul de chiffre d’affaires chaque année ? C’est l’équivalent de ce que subit le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) dans le secteur immobilier français.
L’origine du DPE : un parcours semé d’embûches
Lancé suite au protocole de Kyoto en 1997 et intégré dans une directive européenne en 2002, le DPE s’est retrouvé transposé en loi française en 2005, pour ensuite subir diverses modifications jusqu’à nos jours. Une véritable course d’obstacles réglementaires.
Le dilemme de la mesure et de l’action
Conçue selon le principe « MESURER – AGIR – REMESURER », la fiabilité du DPE se révèle être aussi solide qu’un horoscope. Premièrement, son instabilité chronique engendre une difficulté à comparer les données sur le long terme. De plus, sa fiabilité est sujette à caution, comme l’illustrent plusieurs tests accablants.
Inconstance et imprécision : les deux fléaux du DPE
Entre des diagnostics divergents pour un même bien et des estimations de consommation d’énergie variant du simple au triple, le DPE accumule les déboires. L’étude de janvier 2022 menée par Hello Watt révèle que près de 70% des DPE sont erronés, soulignant ainsi son manque de fiabilité.
L’impasse sur les indicateurs clés de performance
Malgré sa centralisation récente, rendant aisée l’extraction de statistiques, l’instabilité et l’inexactitude du DPE entravent sa fonction de KPI. Incapable de fournir des données précises et stables, il devient impossible de tracer une trajectoire énergétique cohérente, mettant en péril la transition vers la sobriété énergétique.
L’avenir incertain du DPE : un enjeu ignoré
Alors que le DPE impacte significativement le marché immobilier et la transition écologique, les réponses gouvernementales restent timides. Les appels à l’action adressés aux ministres du logement et de l’écologie sont restés vains, laissant planer un doute sur la volonté politique d’adresser ce problème persistant.