Flink : Énième Fermeture dans le Quick-Commerce. Et Alors ?
La semaine dernière, le CEO de Flink France a annoncé la fermeture de l’entreprise. Co-fondateur de Cajoo, il avait vendu cette société à Flink mi-2022 après avoir levé 50 millions d’euros. Au même moment, Carrefour entrait au capital pour y positionner des produits, et Gorillas venait d’acquérir Frichti. En tout, ces acteurs ont levé des milliards… pour rien.
Un Marché Inexistant
Soyons clairs : le marché du quick-commerce n’existe pas vraiment. Et c’est sans doute mieux ainsi. La première pensée du CEO va aux 218 salariés affectés, une triste nouvelle pour eux. Cependant, les impayés seront pris en charge par les AGS et les licenciés percevront le chômage. Contrairement à ses concurrents, Flink salariait ses livreurs, mais le quick-commerce reste majoritairement basé sur un système où des personnes précaires sont exploitées pour minimiser les risques pour les entreprises.
Les Dark Stores dans le Viseur
Flink pointe du doigt les régulations concernant les dark stores, ces anciennes vitrines de rez-de-chaussée transformées en entrepôts de proximité, qui contribuent à la désertification des centres-villes. Mais à quoi bon ? Pour gagner de l’argent, c’est le capitalisme. Sauf que, même pas. Le CEO affirme que « livrer les courses en moins de 45 minutes est un super service, qui répond à un réel besoin. » Pourtant, le marché a toujours dit le contraire.
Un Modèle Économiquement Non Viable
Le panier moyen est faible, le coût d’acquisition des clients est exorbitant, et la croissance repose sur des promotions constantes. Flink ferme parce que plus personne ne veut refinancer ses pertes. L’ère de l’argent gratuit des venture capitalists (VC) est révolue. L’ultra spéculation sur ce marché invisible est terminée. Parce que non, PERSONNE n’a besoin de « sa confiture préférée en 5 minutes. »
Raisons de l’Échec
La première raison est géographique. Pour espérer gagner de l’argent, ces services s’installent dans de très grandes villes. Mais pourquoi se faire livrer des produits chers alors qu’aucun Parisien n’habite à plus de 10 minutes d’un des 1000 Franprix ?
La deuxième raison est contextuelle. Certes, l’inflation pousse les gens à consommer moins et à chercher des alternatives moins chères. Mais tous les pays développés sont maintenant confrontés aux conséquences du dérèglement climatique, et la surconsommation en est une des causes principales.
Une Mort Nécessaire ?
Cette énième fermeture dans le quick-commerce n’est pas triste. C’est, au contraire, la preuve qu’on ne peut pas imposer n’importe quoi. Que l’argent gratuit n’est pas la solution à tout. Et qu’il faut revenir à des modèles soutenables et rentables.