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    Un préjugé à 50’000 €

    Benjamin CharlesBy Benjamin Charlesmars 28, 2024Updated:juin 21, 2024Aucun commentaire3 Mins Read
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    Début d’une aventure d’investissement

    Tout a commencé en février 2021. Un ami, habitué à investir régulièrement en equity, m’a contacté. Il connaissait mon intérêt pour les fintechs et savait que j’avais récemment des liquidités à investir. Par l’intermédiaire d’un véhicule d’investissement important, il avait l’opportunité de me faire entrer dans ce qui était en train de devenir la plus grande fintech du moment. Sequoia allait réinvestir, Visa entrait au capital, accompagné de cinq autres grands VC.

    Découverte de Klarna

    Après un NDA plus long que la Bible, j’ai enfin eu le nom de la société : Klarna, le leader mondial du Buy Now Pay Later. Ces fameuses options de paiement en plusieurs fois sans frais ou différé de six mois, très prisées sur internet. Nous sortions tout juste du Covid, l’e-commerce était en pleine effervescence et l’argent coulait à flot. J’ai donc décidé de mettre 35 000 dollars (un peu moins après les frais) dans Klarna.

    L’explosion de Klarna

    Quelques semaines plus tard, Klarna annonce une levée de fonds avec une valorisation de 30 milliards de dollars. L’argent devait servir à accélérer la croissance sur deux axes principaux : l’ouverture de nouveaux marchés et des fusions et acquisitions (M&A).

    Premiers doutes

    A peine quelques mois plus tard, on m’annonce que Klarna va effectuer une nouvelle levée de fonds. N’étant pas un expert en comptabilité et en vision financière, je trouvais cela surprenant qu’une entreprise qui venait de lever un milliard de dollars décide de demander encore 600 millions. Ce n’était pas très rationnel à mes yeux.

    L’arrivée de Softbank et les premiers drapeaux rouges

    Puis, un deuxième signal d’alarme est apparu : Softbank entre au capital. Connu pour ses erreurs de jugement sur des investissements tels que Snapdeal, Uber, WeWork et d’autres, leur présence n’était pas rassurante. Mon ami décide alors de vendre ses parts dans le véhicule, et me propose de faire de même. La demande étant forte, je pouvais vendre mes parts avec un bénéfice de 1,5x. En quatre mois, j’avais gagné 15 000 dollars et récupéré 50 000 dollars de liquidités, dans un marché où les opportunités étaient nombreuses.

    Une décision sage

    J’ai donc accepté de vendre mes parts. À ce moment-là, la valorisation de Klarna était de 46 milliards de dollars. Fin 2021, Crowdcube vendait pour 6 millions d’actions, avec Raison Asset Management décidant de sortir. Un autre ami m’en a parlé et je lui ai expliqué que j’étais déjà sorti. Il a donc décidé de ne pas investir non plus.

    La chute de Klarna

    En 2022, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour Klarna. La concurrence est féroce, Apple décide de se lancer dans le secteur, et la hausse des taux d’intérêt impacte leur business. De plus, les habitudes de consommation en ligne sont moins durables que prévu. Les pertes sont colossales : environ 700 millions de dollars sur l’année. En juin 2022, Klarna doit recapitaliser, levant 800 millions de dollars avec une valorisation négociée à la baisse par Sequoia, atteignant seulement 6,7 milliards de dollars, soit une chute de 85%.

    Leçons retenues

    Depuis, Klarna a encore perdu un milliard de dollars en 2022, et les valorisations des fintechs continuent de baisser. Il est probable que celle de Klarna diminue encore davantage. Cette expérience m’a appris que le HODL (Hold On for Dear Life) n’est pas toujours la meilleure stratégie. En finance, il est crucial de savoir prendre ses gains et ses pertes, avec un soupçon de chance.

    En résumé, j’ai évité de perdre 50K€ grâce à une bonne dose de vigilance et en prenant des décisions basées sur des signes avant-coureurs et des préjugés éclairés.

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    Benjamin Charles

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