Quand les Agents Immobiliers Commencent à Me Casser les Couilles
Depuis sept mois, je suis à la recherche de bureaux pour mon entreprise. Installé en Zone Franche Urbaine (ZFU), ma zone de recherche est précise et restreinte. Ne trouvant pas de bureau, je me suis donc tourné vers la recherche d’une maison ou d’un appartement, car en ZFU, le changement d’usage ne nécessite ni autorisation de la copropriété ni de la mairie. Voici quelques anecdotes de mes aventures immobilières.
Bien Dit “Nationale”
Un studio off-market en G+ affiché à 70K€. Je remarque qu’il est déjà interdit à la location, bien qu’il soit loué. Le gestionnaire est la même boîte que l’agent immobilier (AI). Je fais une offre à 60K€ qui est acceptée, mais finalement un autre acheteur propose 65K€, et malgré l’acceptation initiale, je perds la transaction. Trois mois plus tard, le refus de prêt du nouvel acheteur remet le bien sur le marché. Je laisse passer l’occasion car je n’ai plus les fonds et le vendeur veut toujours vendre à 65K€. Trois mois de plus, un nouveau refus de prêt, cette fois le vendeur revient vers moi. Je lui dis que les taux ont augmenté, c’est 55K€. Finalement, je l’achèterai pour 58K€. Le vendeur aura perdu 10K€ grâce à son AI qui n’a rien géré.
Bien Dit “Mont Ventoux”
Je vois une annonce sur LeBonCoin : 65m2 dans ma zone de recherche, un peu trop cher, mais en vente depuis quatre mois. Pendant la visite, j’explique à l’AI que c’est au-dessus du marché. Réponse : “Non, le marché donne 80K€ sur ça.” Je lui explique que dans la rue, il n’y a pas eu une seule transaction à plus de 1150€/m2. Réponse : “Ah bah évidemment si je le mets à 60K€ il part tout de suite !” Ouais, donc il vaut bien 60K€.
Bien Dit “Marais”
Un bien en location depuis 18 mois et vide. Au hasard d’une rencontre, je demande à l’AI si le bailleur voudrait vendre. En fait : oui, il veut vendre à 80K€, ce qui est trop cher. Je ne me positionne pas. Deux mois plus tard, il le met en vente. Je re-visite et dis à mon AI que je veux y aller à 65-70K€. Une offre “cohérente” selon lui, surtout que le vendeur est pressé. En sortant, on croise un de ses confrères, l’air blasé. Il a une visite, mon AI lui explique que ça m’intéresse. Mais lui : il s’en fout. L’après-midi, on apprendra qu’il a dit à son acheteur de se positionner. Il fera une offre à… 81K€.
Bien Dit “Artois”
L’agent me propose un 66m2 en état correct mais vieillissant. La vendeuse est ouverte à la négociation. Je visite sans faire attention aux prix. Sur place : 95’000€. 105’000€ FAI. 43% au-dessus du marché. L’AI me dit que c’est négociable. Je fais une offre à 60K€, évidemment la vendeuse refuse. Son prix est finalement… ferme. Le bien est invendable à ce prix. Mais l’AI a quand même pris le mandat.
Le Grand Écart Entre la Réalité et les Espoirs
Ces expériences montrent une grande déconnexion entre les prix du marché et les attentes des vendeurs, souvent mal informés ou mal conseillés par des agents immobiliers plus intéressés par leurs commissions que par la réalité du marché. Les transactions échouent, les biens restent invendus, et les opportunités se perdent. Pour les acheteurs, cela signifie plus de frustration et de temps perdu dans des négociations stériles.
L’immobilier est un secteur où l’information et la transparence sont essentielles. Espérons que les agents immobiliers puissent un jour comprendre cela et travailler en partenariat avec leurs clients pour des transactions plus justes et plus efficaces.