đ„ Immo rĂ©sidentiel : pourquoi le marchĂ© stagne ?
Voila 2 ans que les professionnels de l'immobilier hurlent sur le taux d'usure. Et si le problÚme était ailleurs ?
Bonjour Ă tous,
vous ĂȘtes maintenant 600 Ă suivre cette newsletter, dont 8 qui ont dĂ©cidĂ© de payer. Ăa nâa aucun impact sur le contenu, câest uniquement un soutien dĂ©sintĂ©ressĂ©, ça fait plaisir đ Et parce que jâai souvent eu des retours positifs sur mes visuels, je les propose Ă©galement en NFT. Câest 0,025 ETH (42âŹ) mais si tâes une pince (et sympa) envoie-moi ton wallet et je te file celui que tu veux.
Cette semaine, je me suis intĂ©ressĂ© au marchĂ© immo rĂ©sidentiel. Depuis 2 ans, nombre de professionnels alertent sur des baisses de volume, et gueulent sur le taux dâusure. Pourtant, le volume des transactions reste Ă©levĂ©, malgrĂ© la chute. Ce qui mâavait fait titrer il y a 15 jours (avec un brin de provocâ habituel) : âLe marchĂ© immobilier se porte bienâ.
Certes, câest un peu simpliste. Mais rĂ©duire lâĂ©tat du marchĂ© immobilier lâest tout autant : alors, allons dans le dĂ©tail.
Note : cette analyse ne porte que sur le marché du logement ancien.
đ€š Est-ce vraiment la crise ?
Le nombre de transactions est en baisse : personne ne le conteste. Mais on sort de niveaux record de transactions. Ă lâĂ©tĂ© 2021, la barre des 1200K transactions sur 12 mois glissants est dĂ©passĂ©e. Ăa nâĂ©tait jamais arrivĂ©. Au XXe siĂšcle, la moyenne est de 842K.
En mars 2023 : nous étions 21% au-dessus de la moyenne du XXe siÚcle
Nous ne sommes mĂȘme pas retombĂ©s au niveau de 2019, qui constituait dĂ©jĂ un record Ă lâĂ©poque. Mais surtout, les chiffres montrent clairement que la pĂ©riode 2015-2021 est artificiellement boostĂ©e par des taux anormalement bas.1
Note : volume de transactions exprimées en milliers, sur 12 mois glissants
Mais avant dâaller plus loin sur les taux, il me semble important de revenir sur le fonctionnement du marchĂ© immo.
đ€·ââïž Lâimmo : avant tout un marchĂ©
La valeur dâun actif ne se dĂ©termine que sur le marchĂ©. La bourse en est un exemple facile Ă comprendre.
Cette semaine, SoGĂ© annonce des prĂ©visions Ă la hausse. Les investisseurs se disent que lâentreprise va mieux que prĂ©vu, donc certains achĂštent pour en profiter plus tard, dâautres vendent pour prendre des bĂ©nĂ©fices.
Câest la loi de lâoffre et de la demande : cette formule toute faite reste la base de lâĂ©conomie.
Le marchĂ© immobilier est un peu plus complexe parce quâil nâest pas cotĂ© en temps rĂ©el. Il y a quelques centaines de milliers de transactions par an alors que ce sont des dizaines de millions de titres Ă©changĂ©s par jour en bourse⊠rien quâen France⊠rien que sur le CAC40.
Il faut donc poser 2 critĂšres essentiels :
La diffĂ©rence entre prix et valeur : le prix est dĂ©fini par un acheteur ou un vendeur, Ă sa guise. La valeur câest quand les deux prix se rencontrent, et quâune transaction se fait vraiment : sans transaction, la valeur est purement thĂ©orique, surtout quand un marchĂ© illiquide.
Les caractĂ©ristiques : un bien immobilier câest avant tout une surface (un nombre de piĂšces), une localisation et un Ă©tat gĂ©nĂ©ral.
Câest avec ces critĂšres quâun acheteur va se dĂ©cider.
Donc pour que le marché se fasse il faut :
1ïžâŁ Des acheteurs qui peuvent acheter
2ïžâŁ Des acheteurs qui veulent acheter
3ïžâŁ Des vendeurs qui veulent se sĂ©parer dâun bien
4ïžâŁ Des biens Ă vendre qui correspondent aux besoins de lâacheteur
Ca semble Ă©vident : mais on va voir pourquoi câĂ©tait important de poser ce constat.
1ïžâŁ Des acheteurs de moins en moins solvables
Un tiers des Français ont un emprunt pour leur résidence principale, un chiffre stable dans le temps. Comme les 58% de propriétaires.2 Entre 2017 et 2021, 86% des achats ont été réalisés avec un crédit.3
Le crédit est donc un des moteurs du marché immobilier
Nous avons vu dans un graph avant que :
Le volume de transactions est corrélé au volume de crédit
Le volume de crédit est corrélé au taux moyen
MaisâŠ
Cum hoc ergo propter hoc
Pour ceux qui ont sĂ©chĂ© les cours de latin, cette locution est un sophisme qui signifie littĂ©ralement âavec ceci, donc Ă cause de ceciâ. En rĂ©alitĂ©, cet effet cigogne est trompeur et ne permet pas de conclure.
Prenons lâexemple de Patrick et Isabelle, qui veulent sâacheter un appartement Ă Levallois-Perret. Leurs revenus (parfaitement honnĂȘtes) permettent de payer une mensualitĂ© de 1â500⏠: leur capacitĂ© dâemprunt change en fonction du taux.
230â000 ⏠en 2008 (4,85%)
325â000 ⏠en 2021 (1,06%)
Câest 41,3% de diffĂ©rence pour une baisse du taux de 3,79 points (-78%).
Des taux qui dépassent le marché français
Pour comprendre pourquoi les taux varient, il regarder notre politique monétaire.
Chez nous câest la Banque Centrale EuropĂ©enne (BCE) qui sâoccupe de tout le tsouin-tsouin. Elle a 3 outils, dits conventionnels :
Les opĂ©rations dâopen-market : la BCE interagit sur les marchĂ©s entre les banques pour acheter-vendre des obligations dâĂ©tats. đ Cela crĂ©e donc plus ou moins de liquiditĂ© et fait bouger les prix (donc le rendement)
Les rĂ©serves obligatoires : les fonds quâune banque doit garder. đ Plus la BCE lâaugmente, plus les banques doivent conserver des fonds, donc moins elles prĂȘtent. Et inversement.
Les taux directeurs : le coĂ»t des emprunts et des dĂ©pĂŽts auprĂšs de la BCE. đ Plus les banques vont emprunter cher, plus les crĂ©dits vont ĂȘtre cher, moins lâĂ©conomie va investir, donc elle va ralentir.
Je la fais courte, mais câest lâidĂ©e.
En vertu dâun principe de Jan Tinbergen (qui avait oubliĂ© dâĂȘtre con, il a reçu le Nobel dâĂ©co en 1969) : un instrument doit servir un objectif.
Avec ce bastringue, la BCE doit assurer sa mission, Ă savoir
La croissance économique
Lâemploi
La stabilité des taux
LâĂ©quilibre intĂ©rieur
Ăa a quand mĂȘme pas lâair si compliquĂ©, non ? đ
Sauf quâen rĂ©alitĂ©, Nicholas Kaldor (qui nâa pas eu de Nobel, mais non moins brillant) a dĂ©montrĂ© que ces 4 objectifs Ă©taient en rĂ©alitĂ© opposĂ©s.
Et lĂ , tu commences Ă voir lâhistoire : vu quâil nâest pas possible dâavoir une Ă©quation parfaite, et quâon est 350M Ă utiliser lâeuro au quotidien, dans 20 pays diffĂ©rents, difficile dâavoir la solution Ă tout.
Mais alors quel rapport avec le crédit immobilier ?
Une histoire dâinflationâŠ
Ă lâĂ©tĂ© 2021, lâinflation dĂ©passe 3%. Une premiĂšre depuis 10 ans.
Pourquoi ? Alors lĂ , on arrive sur une vaste question. Il existe pas mal dâexplications conjoncturelles, dont :
Reprise de la consommation rapide post-Covid, avec une production qui ne suit pas
Conflit en Ukraine qui met en tension lâalimentation et lâĂ©nergie
Dâautres pointent la politique monĂ©taire.
Parce que si on parlait avant des politiques conventionnelles, il en existe des non conventionnelles : dont le quantitative easing. Câest un peu comme les opĂ©rations dâopen-market, mais sur les marchĂ©s financiers, et pour Ă peu prĂšs nâimporte quel titre obligataire.
Pour la #TeamMiltonFriedman (encore un Nobel dâĂ©co) lâinflation est uniquement monĂ©taire : les banques centrales dĂ©versent massivement de lâargent, alors quâun nombre insuffisant de richesses sont créées. CâĂ©tait le cas en Allemagne en 1923, quand on achetait son pain avec des milliards de marks.
Les historiens et Ă©conomistes trancheront (ou pas) : en tout cas lâinflation est fulgurante.
Donc la BCE regarde les 3 boutons quâelle a dispo : elle augmente les taux.
Passés en dessous de 1% en 2012, ils étaient à 0% depuis 2016, ce qui était une anormalité économique. Mais les différentes crises (subprime, dette grecque puis espagnole) avaient poussé la BCE à avoir des taux bas : quand les crédits sont peu chers, les gens consomment. Comme la demande augmente, les prix augmentent. Et on arrive une nouvelle fois devant le triangle de Kador.
Reste que :
Quand lâinflation arrive (ou peut arriver) : la BCE monte ses taux
Pour relancer la croissance : la BCE baisse ses taux
Et ces taux ont un impact direct sur les taux immobiliers (mĂȘme ils vont plus vite Ă la hausse quâĂ la baisse) đ cette fois, câest une causalitĂ©
Taux d'usure : l'Ă©tau se resserre đ€Ą
Afin dâĂ©viter que les emprunteurs payent trop cher, lâĂtat fixe un taux dâusure. Câest-Ă -dire le taux maximum (assurance comprise) que la banque peut proposer. Il est calculĂ© trimestriellement : taux moyen + 33%.
Forcément, quand les taux montent vite, le calcul ne se fait pas assez vite.
Ă lâĂ©tĂ© 2021, les courtiers ont commencĂ© Ă sentir le vent tourner : la production de crĂ©dit commençait Ă diminuer. Selon eux, le taux dâusure nâaugmentant pas assez vite, certains se retrouveraient rapidement au-dessus : ce qui nâa jamais confirmĂ© aucune Ă©tude.
Cependant, on voit bien que dĂšs que le taux moyen se rapproche du taux dâusure (courbe delta), la production baisse : ce qui semble plutĂŽt cohĂ©rent, puisquâune partie des dossiers fragiles nâest plus finançable.
Jâavais alertĂ© Ă lâĂ©poque de cette communication bruyante de la profession : laisser augmenter rapidement le taux dâusure câest surtout laisser augmenter largement les taux. Dâailleurs, dĂšs lors que le taux dâusure a Ă©tĂ© calculĂ© mensuellement : plus il a augmenté⊠plus il a augmentĂ©. Et il nâa jamais permis de stimuler la production de crĂ©dit.
On a donc moins de gens finançables
Mais si le problĂšme Ă©tait ailleurs ? Les professionnels du crĂ©dit partent du principe quâils sont indispensables. Que câest parce quâils produisent moins que le marchĂ© stagne.
Quâils relisent la citation latine Ă la con : et sâils Ă©taient la consĂ©quence et non la cause ?
2ïžâŁ Un moral en berne
Quand on analyse le moral des Français4, on remarque que la perception de leur niveau de vie impacte leurs finances :
Plus il baisse, plus ils repoussent les achats importants
Et plus ils épargnent
Les contre-exemples sur lâĂ©pargne sont liĂ©s aux crises (financiĂšres ou Covid). Mais globalement les courbes de gros achats et dâĂ©pargne rĂ©agissent Ă lâinverse.
DĂ©but 2022, le moral sâeffondre : les chiffres plus bas jamais mesurĂ©s. La conjoncture est donc plutĂŽt au conservatisme.
On a donc moins dâacheteurs potentiels
3ïžâŁDes prix qui ne bougent pas
Jâai rĂ©cemment consacrĂ© plusieurs articles aux SCPI, dont un oĂč je mâĂ©tonnais que personne ne communiquait (Ă ce moment) sur la crise en cours du fait des baisses de valos des patrimoines.
Les transactions chutent dans lâimmobilier commercial : -51% YoY5
Mais les valos aussi : -7% pour les 284 fonds europĂ©ens non cotĂ©s selon lâINREV
LâAMF a classĂ© cette baisse dans ses risques 2023, suivie par la Banque de France qui parle de âpremiĂšre vulnĂ©rabilitĂ©" du systĂšme financier français.
Morgan Stanley parle de -40% sur les prix6
Pourtant lâimmobilier rĂ©sidentiel reste insensible.
Aux Ătats-Unis, la baisse est amorcĂ©e : -13% sur lâimmobilier des particuliers depuis le dĂ©but de lâannĂ©e.7
En France câest toujours moins de 1% : -1,5% en IDF, +0,15% en province !
Certaines villes affichent des hausses insolentes sur S1 2023 vs. S1 2022 : +21% Ă Antibes, +14% Ă Perpignan, +12% Ă Cannes. Plus de 20 grandes villes font plus de 5% de hausse.
Câest une anormalitĂ©, parce quâil une corrĂ©lation logique entre les prix, les taux et lâinflation.
Le prix de lâimmobilier suit la grosse tendance de lâinflation
Le prix de lâimmobilier suit la grosse tendance des taux
Ce qui est parfaitement normal : ça permet un pouvoir dâachat immobilier globalement stable.
Tous les indicateurs dĂ©montrent que les prix devraient baisser. Mais il ne se passe rien. Pourquoi ? Aucune Ă©tude ne permet de lâaffirmer clairement.
Selon Jacques Friggit, haut fonctionnaire expert du marchĂ© immobilier qui collabore Ă lâindice de prix de lâimmo, le problĂšme rĂ©side dans une hausse massive des prix depuis 25 ans, supĂ©rieure aux revenus.8 MĂȘme les crises de 2008 et 2013 nâont provoquĂ© que de baisses lĂ©gĂšres et temporaires.
En sortie de crise Covid, lâĂ©pargne gigantesque accumulĂ©e a en partie servi Ă acquĂ©rir des biens. Ă laquelle il faut ajouter des transactions qui avaient Ă©tĂ© retardĂ©es : le marchĂ© sâest retrouvĂ© artificiellement stimulĂ©. Les prix avec.
Les vendeurs, Ă qui on a expliquĂ© depuis 25 ans que lâimmo ne faisait quâaugmenter, et qui veulent faire une culbute, restent sur leurs positions. Et seules les ventes urgentes se font.
Il y a donc moins de vendeurs, en tout cas pas au prix du marché.
4ïžâŁ Colin & LâĂcume des jours
En immo, le pouvoir dâachat est assez simple Ă calculer, avec peu de variables :
Le nombre de mÂČ
Le prix du mÂČ
La mensualité de crédit
La surface nâest pas une vraie variable : un studio fait en moyenne 15mÂČ, 32mÂČ pour un T1, 45mÂČ pour un T2, 65mÂČ pour un T3, 80mÂČ pour un T4, 95mÂČ pour un T5. Une personne seule se satisfait dâun studio ou dâun T1. DĂšs lors quâil y a des enfants, lâidĂ©e est gĂ©nĂ©ralement dâavoir une chambre en plus pour chacun.
Le prix au mÂČ lui, dĂ©pend du marchĂ©, mais aussi⊠de la surface. Un studio coĂ»te 22% plus cher au mÂČ quâun T2, et 39% de plus quâun T3 ou plus. 9
La mensualitĂ© de crĂ©dit est rarement une variable. Le HCSF plafonne Ă 35% le taux dâeffort pour un crĂ©dit (il existe des exceptions possibles, mais faisons simple). Selon la Banque de France, le taux dâendettement moyen est de 30% : la marge est faible.
Donc avec des prix et un coĂ»t de crĂ©dit qui augmentent, câest forcĂ©ment la variable surface qui bouge.
Reprenons Patrick & Isabelle.
En 2008 leur budget leur permettait dâacheter 32mÂČ
En 2021 : 36mÂČ
En 2023, leur mensualitĂ© de 1â500⏠leur permet dâemprunter 260â000⏠soit moins de 25mÂČ : -30% de surface !
Et ce problĂšme, ils vont le retrouver en dehors de Levallois :
Grenoble : 138 Ă 94mÂČ (-32%)
Le Mans : 203 Ă 128mÂČ (-37%)
Lille : 108 Ă 67mÂČ (-37%)
Angers : 144 Ă 79mÂČ (-45%)
Bordeaux : 72 Ă 53mÂČ (-26%)
Lyon : 72 Ă 50mÂČ (-30%)
Dans la majoritĂ© des cas, le pouvoir dâachat diminue de 1 voire 2 piĂšces. De quoi dĂ©courager une partie des acheteurs ? Comment imagine sâendetter sur 20 ans pour sâacheter un bien qui ne correspond pas Ă son projet de vie ?
Les biens semblent donc surpricĂ©s dâau moins 25%
đ€Alors : Ă qui la faute ?
Les causes de notre marchĂ© morne sont multiples : mais les arguments qui consistent Ă pointer un coupable par intĂ©rĂȘt corporatiste posent question.
Pendant 10 ans, une partie des pros immo sâest gavĂ©e en crĂ©ant un marchĂ© qui nâexistait que grĂące Ă des taux bas. Ce nâĂ©tait ni durable ni saine : mais chacun a pris ce quâil y avait Ă prendre.
+11% de salariés en agence immo entre 2019 et 2021
De moins de 10â000 mandataires immos en 2015, on est passĂ©s Ă 38â000 en 2020 et 48â000 aujourdâhui
Une croissance 2,5x plus rapide que le volume de transactions : les faillites de ces derniers mois nâen sont que la consĂ©quence. Et ceux qui restent ne poussent pas Ă la baisse des prix, dâautant que leur commission baisserait.
Le marchĂ© baisse. Câest un fait : il se corrige aprĂšs des annĂ©es dâeuphorie dopĂ©e Ă lâargent gratuit. La descente est dure, mais nĂ©cessaire.
đĄEt ensuite ?
Quand jâai commencĂ© Ă Ă©crire cette newsletter, jâavais un long paragraphe sur lâinutilisation par la BCE des rĂ©serves obligatoires comme outil de rĂ©gulation (et nâutiliser que les taux).
Ă la surprise (ou lâindiffĂ©rence) gĂ©nĂ©rale, elle a annoncĂ© le 27 juillet ramener la rĂ©munĂ©ration des rĂ©serves obligatoires de 3.5 Ă 0% : jusquâen 2022, ce taux Ă©tait indexĂ© sur le taux de refinancement (MRO : 4,25%) avant dâĂȘtre indexĂ© sur le taux de dĂ©pĂŽt (DFR : 3,75%).
Ăa provoquait 2 effets de bords :
Les banques se gavaient sur le dos de la BCE (30-40mds⏠/ an)
Elles nâavaient pas grand intĂ©rĂȘt Ă prĂȘter
Mais le taux de rĂ©serves obligatoires, lui, reste invariablement de 1% depuis 2012. Pourtant, nombre dâĂ©conomistes ont pointĂ© lâeffet bĂ©nĂ©fique quâil a pu avoir dans le passĂ©, Ă commencer par Jean-Pierre Patat en 1987, quand il Ă©tait directeur des Ă©tudes de la Banque de France. 10
Plus les rĂ©serves sont contraignantes, moins les placements seront attractifs (et plus lâargent va ĂȘtre injectĂ© dans lâĂ©conomie)
En modulant le taux de réserves obligatoires, la banque centrale peut faire varier le volume de crédit sans toucher aux taux, donc au coût du crédit
Dans une tribune fin 2021, Jacques de LarosiĂšre (ancien gouverneur de la BdF, ancien DG du FMI, câest dire quâil a Ă©galement oubliĂ© dâĂȘtre con) pointait la rĂ©munĂ©ration des rĂ©serves excĂ©dentaires, qui enflaient âsansâgain pour lâĂ©conomie rĂ©elleâ.11
Je ne suis pas économiste ni expert des politiques monétaires : mais force est de constater que celle menée depuis 15 ans ne marche pas.
De son cĂŽtĂ©, le marchĂ© va devoir sâadapter. Impossible de dire si les prix baisseront au point de rééquilibrer le pouvoir dâachat, mais câest peu probable. Par contre la baisse est inĂ©vitable : parce quâun retour aux taux trĂšs bas en dessous de 2% nâest plus envisageable.
Enfin, on espĂšre.
Je mâappelle Benjamin Charles, et je suis du conseil en branding, positionnement et crĂ©ation de contenu pour des entreprises de la finance, de lâimmobilier et du web3.
đ Me contacter, ou rĂ©pondre Ă ce post : benj@mincharl.es
đ Prendre RDV en visio pour prĂ©senter un projet ou un service (150⏠le call)
Transactions : IGEDD, mai 2023
Taux : Le marché des crédits immobiliers au particuliers, CSA, 2023
Revenus et patrimoine des ménages, INSEE, 2021
Ratio entre le volume de crédit et le nombre de transactions
EnquĂȘte mensuelle de conjoncture auprĂšs des mĂ©nages, INSEE fĂ©vrier 2023
Why U.S. Stocks Remain Vulnerable, Lisa Shalett - Morgan Stanley, avril 2023
Median Sales Price of Houses Sold for the United States (MSPUS), Federal Reserve Bank of St. Louis, T2 2023
La hausse des prix de lâimmobilier mĂ©rite dâĂȘtre doublement mise en perspective, Le Monde - GĂ©rard BĂ©aur, fĂ©vrier 2023
Chiffres clés du logement, MinistÚre de la transition écologique, juillet 2022
Du bon usage des réserves obligatoires, Revue d'économie financiÚre - Jean-Pierre Patat, 1987
RĂ©serve et crĂ©ation monĂ©taire : quand lâaccessoire est devenu lâessentiel, Revenu Banque, 03/12/2021







TrĂšs bon contenu, Ă©clairant et sourcĂ©. Je suis heureux de voir la croissance du nombre d'abonnĂ©s, je suis certain que cela va ĂȘtre une newsletter Ă succĂšs.