đ„ Softbank : la main invisible qui fait disparaĂźtre les profits
Alors que WeWork s'effondre, le groupe japonais pourrait prendre 10mds$. Un défaite de plus pour son fonds de 100mds$ avec une performance sur 6 ans... de 0%.
Bonjour Ă tous,
il y a quelques jours, WeWork publiait ses rĂ©sultats trimestriels. Sâils sont meilleurs quâattendu, et en nette amĂ©lioration par rapport Ă ces derniĂšres annĂ©es (CA +4%, pertes -11%), le cours sâest effondrĂ©.
La raison ? Une petite phrase en fin de rapport.
âSubstantial doubt exists about the Companyâs ability to continue as a going concernâ
Ouais. Les mecs disent sans Ă©quivoque quâils vont probablement crasher la boĂźte dans les mois Ă venir. Un aveu assez rare.
Sur LinkedIn, je racontais rĂ©cemment lâhistorique de WeWork et de ses relations avec son plus gros investisseur, Softbank. Mais la rĂ©alitĂ© de 2023 est un peu plus complexe.
En mai dernier, WeWork a restructuré sa dette de 3mds$ pour la réduire à 1,5mds$. Pour résumer :
Ses obligations de 5% à 7,8%, échéance 2025
Passent à 11-15%, mais échéance 2027
Aujourdâhui, la boĂźte a 680M$ dispo :
205M$ en cash
475M$ sur une ligne de crédit ouverte lors de la restructuration (en gros)
175M$ sur une ligne ouverte en juillet
Sauf que lâhĂ©morragie est gigantesque :
613M$ de pertes sur S1 2023 (vs. 1012 en 2022)
349M$ sur T2 2023
Pour ĂȘtre clair : mĂȘme en rĂ©duisant encore les pertes, WeWork a 4 Ă 8 mois de runway. Et personne ne sent la startup capable dâaller chercher du pognon ni en obligations ni en equity.
Surtout pas Softbank, qui a dĂ©jĂ foutu plus de 10mds$ dans la startup. Investissement qui vaut environ 310M$ Ă aujourdâhui.
Il y a quelques mois, jâavais expliquĂ© pourquoi le nom de Softbank Ă©tait devenu un repoussoir pour moi. Alors profitons de ces 10mds$ de paume pour faire un tour sur les splendides Ă©checs dâune des plus grosses boĂźtes japonaises.
đ€šAu fait : câest qui SoftBank ?
Alors dĂ©jĂ , Softbank : bah câest pas une banque. Lâentreprise est indissociable de Masayoshi Son, son crĂ©ateur. Japonais nĂ© de parents corĂ©ens, Son fait ses Ă©tudes aux Ătats-Unis oĂč il dĂ©veloppe un traducteur vocal. Il vend le brevet Ă Sharp pour 1.3M$ et rentre au Japon en 1981. Câest lâannĂ©e oĂč il crĂ©e Softbank : un magasin de piĂšces dĂ©tachĂ©es dâordinateurs.
Pourquoi Softbank ? Parce quâĂ lâorigine Son voulait distribuer des logiciels (Software bank). 13 ans plus tard, Softbank entre en bourse et pĂšse 3mds$.
Dans les annĂ©es 2000, lâentreprise se diversifie. Elle se lance en tant que FAI sous la marque Yahoo!, rachĂšte la filiale japonaise de Vodafone pour entrer sur le marchĂ© mobile, puis conclut divers partenariats pour la distribution de tĂ©lĂ©phones.
La dĂ©cennie suivante, Son la consacre Ă lâinvestissement dans la tech. En 2012, Softbank entre au capital du français Aldebaran, atteignant 96% des parts en 2015. Au mĂȘme moment il entre au capital de WME, plus gros gestionnaire de droits culturels au monde, aprĂšs avoir investi dans Legendary, Ă lâĂ©poque producteur exclusif Warner (trilogie Batman de Nolan, Inception, 300, Godzilla, etc.).
Mais câest en 2016 que Softbank dĂ©colle sur lâinvestissement. Son crĂ©e Vision Fund (VF1). Le plus gros fonds jamais créé.
Dotation ? 100mds$.
Pour pécho autant de pognon, Softbank ratisse large :
45mds$ du PIF (rien Ă voir avec Hercule, câest le fonds souverain saoudien)
28mds$ de Softbank
15mds$ de Mubadala (fonds souverain émirati)
Et la dizaine restant du cĂŽtĂ© dâApple, Qualcomm, Sharp et Foxconn
Lâobjectif ? Financer les technologies de rupture.
En 2019, Vision Fund 2 (VF2) collecte 54mds$ supplĂ©mentaires. Et lĂ , en bon fan de Booba, Masayoshi sâest dit :
âMais quâest-ce que jâvais faire de tout cet oseille ?â
Tour dâhorizon.
Slack : le moins pire
LancĂ©e en 2013, la messagerie amĂ©ricaine voit arriver VF1 Ă son capital en 2015 quand il injecte 250M$ (valo 5,1mds$). La startup fait une IPO ratĂ©e en 2019 Ă 38,5$ lâaction : -40% en quelques mois, plongeant le bilan japonais dans le rouge.
Softbank aura investi au total 350M$ pour acheter des actions entre 9 et 12$. En manque de cash, le groupe solde sa position fin 2020 alors que lâaction plafonne Ă 25$, son plus bas historique.
Quelques semaines aprĂšs, Salesforces annonce racheter Slack avec du cash et de lâĂ©change dâactions. LâĂ©quivalent de 45$ lâaction.
â Un joli market timing. Mais une sortie positive autour de x2,5.
Katerra : lâinvestissement en bois
Rare entreprise de la Silicon Valley Ă ne pas vendre un logiciel ou un service, Katerra a Ă©tĂ© créé en 2015 pour rĂ©volutionner la construction en bĂątissant des logements (en bois) Ă la chaĂźne. Mais son Ă©difice nâest pas trĂšs stable.
Katerra fait un 1er tour Ă 130M$ (valo 870M$). Sentant le bon coup, VF1 colle 865M$ au tour suivant en 2018 (valo 2,1mds$). Puis 134M$ la mĂȘme annĂ©e, parce que⊠pourquoi pas.
Jâavoue ĂȘtre toujours circonspect devant les boĂźtes qui font 2 levĂ©es la mĂȘme annĂ©e. Ă chaque fois je pense au sketch de Desproges sur le rappel.
Si 2019 est une bonne annĂ©e pour les vins californiens, câest pas le cas de Katerra. On apprend quâavec les milliards levĂ©s, la startup nâa livrĂ© que⊠12 projets immobiliers en 4 ans.
âWarped lumber & failed projectsâ titre The Real Deal
200 licenciements et 1 usine fermée plus tard, Katerra chope le Covid-19.
En décembre 2020, Softbank monte un plan de sauvetage à 1mds$.
3 mois plus tard, leur principal financeur, Greensill Capital (spĂ©cialisĂ© dans le financement de supply chain) fait faillite. Softbank est bien sĂ»r au courant⊠vu que VF1 avait foutu 800M$ chez Greensill. đ
Personne dâautre ne veut prĂȘter Ă Katerra qui meurt de lâindiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale en juin 2021.
â CoĂ»t : 2mds$ pour Softbank, et 7â500 employĂ©s sur le carreau (cassĂ©).
Zume : la cerise sur la pizza
Marre de parler avec un pizzaiolo ? Peur de trouver un cheveu dans ta pizza ? Zume est ton pote !
En 2015, Alex et Julia se disent : si on collait des robots en cuisine pour pas payer des zozos ? Et il se trouve quâAlex est un expert. Pas en pizza, hein, en pitch deck.
Ils lÚvent 6M$ pour créer les robots cuisiniers, puis le charismatique Alex séduit Son en personne. Bim : 375M$ pour que les robots fassent ET livrent les pizzas (valo 1mds$).
Zume veut organiser un Ă©vĂšnement national autour de la pizza : le Day Z. Pour pas perdre de temps, la boĂźte achĂšte⊠10â000 camions. Ils vendront quasiment autant de pizzas le jour J.
AprĂšs 5 ans et moins dâ1M$ de CA, la boĂźte pivote tellement souvent que les 450 salariĂ©s finissent par vomir. Et se retrouver dehors.
Elle meurt enfin en juin 2023.
â CoĂ»t : environ 450M$ de pertes, garanties sans ananas.
Wag : entre chien et loup
LĂ encore, un CEO & Founder charismatique : Garrett Smallwood (et son faux air de lâex-patron de WeWork dâailleurs). Sa prez commençait par le titre :
Le Uber pour Chiens
Jâen ai vu des decks pourris avec de lâaccroche crados, mais je pense quâon est sur le Adam-Neumann dâOr 2018.
Softbank file 300M$ (valo 650M$). Wag en utilise 10% pour payer des stars Ă utiliser lâappli (et Ă venir Ă une soirĂ©e avec Smallwood⊠et Neumann).
14 mois plus tard, la boĂźte Ă court de cash (Ă©tonnant...) cherche Ă lever 75M$. VF1, empĂȘtrĂ© dans son IPO ratĂ©e de WeWork a besoin de thunes et vend 50% de ses parts. Puis le reste en 2021.
Selon un VC impliqué dans la 2e cession, le groupe japonais aurait récupéré moins de 50M$.
â Bilan : environ 250M⏠de pertes, Ă quelques crottes de chien prĂšs.
Fair : un nom trompeur
Tout commence en 2016 Ă Santa Monica. Scott Painter, magnĂ©tique fondateur de TrueCar (rachat cash de voitures) est poussĂ© vers la sortie. AprĂšs avoir levĂ© 200M$, il a massivement investi dans des pubs tĂ©lĂ©. Rapidement accusĂ© de communication trompeuse, il nâarrive pas Ă redresser lâentreprise (qui finira par se redresser, mais sans lui).
Il a lâidĂ©e de bousculer une 2e fois lâindustrie auto en proposant le flexible ownership, une sorte de leasing oĂč Fair achĂšte cash une voiture Ă une concessionnaire quand un client la veut, puis lui loue avec option dâachat.
En 2017, Painter lĂšve 1mds$ de dette et sâen sert notamment pour racheter lâactivitĂ© de leasing (non rentable) dâUber. Câest lâannĂ©e suivant quâarrive Softbank : 385M$ sur la table au 1er vrai tour dâequity (valo 815M$). Et Painter de racheter Canvas, activitĂ© de leasing de Ford. Avant de cramer un max de pognon de pub, vu que ça nâa pas marchĂ© chez TrueCar.
La boĂźte bat de lâaile. AprĂšs avoir levĂ© 150M$ de dette en 2019, elle doit licencier 40% de ses effectifs. BMW i Ventures, prĂ©sent depuis le dĂ©but du projet, obtient la tĂȘte du CFO Tyler Painter (frĂšre de). Il se murmure que la gestion Ă©tait chaotique et les notes de frais exorbitantes.
Un plan de sauvetage est trouvé par Softbank qui ramÚne une banque japonaise : 500M$ de dette.
Mais câest lâhĂ©morragie de clients : -78% sur lâannĂ©e, passant de 33K Ă moins de 7K. Et des crĂ©anciers forcent Fair Ă vendre les stocks pour rĂ©cupĂ©rer des fonds.
Il faudra attendre 2 ans de longue agonie pour que lâentreprise arrĂȘte le leasing auprĂšs des⊠350 clients restants. Fair envoie un communiquĂ© de presse pour expliquer son pivot en tant que marketplace.
La seule trace de la marketplace sera⊠le communiqué.
â Bilan : environ 500M$ de pertes, Ă une tĂȘte de delco prĂšs.
Brandless : la startup bénéficeless
Câest lâhistoire dâune rencontre entre une VC (Tina Sharkey) et un entrepreneur qui a fait fortune dans la cosmĂ©tique (Ido Leffler). LâidĂ©e ? Vendre des produits pas chers Ă grosse marge importĂ©s de Chine, sans marque, en Ă©crivant juste gluten-free, cash ou bio dessus.
Câest pas une blague.
Fin 2018, aprĂšs 2 ans sans ĂȘtre rentable, VF1 injecte 240M$ pour une valo de⊠260M$. Tina sâembrouille avec Softbank et se casse (mais elle a cashout plus de 40M$).
Comme dâhab : pas de traction, pas de CA, pas de marque.
Softbank fait venir un ancien VP de Gap qui abandonne.
Puis un ancien VP de LVMH et Wallmart, qui se casse aprĂšs 8 mois.
Le site ferme moins de 18 mois aprĂšs lâarrivĂ©e de Softbank. Les actifs sont vendus 1$ symbolique (avec les passifs).
â Bilan : 239 999 999$ de pertes et 3 CEO cramĂ©s.
Snapdeal : le (trĂšs) mauvais deal
LâarrivĂ©e de Softbank chez Snapdeal date de 2013. La boĂźte indienne dâe-commerce a alors 3 ans et affiche une belle croissance malgrĂ© une absence de rentabilitĂ©. Pas grave : un chĂšque de 75M$ devrait rĂ©gler ça. Puis 627M$ en octobre 2014 pour accĂ©lĂ©rer (valo 2mds$). Ăa devrait aller non ?
Spoiler : non.
10 mois plus tard, Alibaba et Foxconn et Softbank rajoutent 500M$ dans le gouffre financier (valo 4,3mds$). Chaque année, les pertes se creusent.
Entre-temps son principal concurrent, Flipkart, lĂšve des milliards, tandis quâAmazon India bouffe le reste des parts de marchĂ©s.
Pas grave : Softbank achÚte 20% de Flipkart, puis les revend à Wallmart (avec une moins-value, évidemment) avant de REMETTRE 2mds$ en 2021 sur un tour à 4,6mds$ (valo 34mds$).
Au dernier tour de table en juillet 2023, Flipkart Ă©tait toujours valorisĂ© au mĂȘme montant. Alors que Snapdeal ne valait plus que 100M$.
â Perte estimĂ©e : 1,4mds$ Ă une vache (sacrĂ©e) prĂšs.
Oyo : la chambre mal rangée
On reste en Inde avec Oyo Rooms, sorte de Booking cheap. En 2015, une série A est bouclée pour 25M$ (valo 75M$). Softbank flaire le bon coup :
6 mois plus tard, VF1 leade une série B à 100M$ (valo 300M$)
2016 : 90M$ (valo 370M$)
2017 : 260M$ (valo 625M$)
2018 : 800M$ (valo 4.2mds$)
En 2019, Sequoia et Lightspeed vendent 1.5mds$ dâactions au fondateur⊠et Ă Softbank. MalgrĂ© la valo de 8.5mds$ Oyo nâest toujours pas rentable et doit supprimer 5â000 emplois sur 25â000 en 2020, tandis que les pertes dĂ©passent le demi-milliard. Ă cette Ă©poque, Oyo Ă©tait le 2e plus gros groupe hĂŽtelier derriĂšre Marriott.
Face aux critiques sur son modĂšle, le nombre exagĂ©rĂ© de chambres disponibles, un management toxique, une enquĂȘte antitrust et des accusations de corruption, le groupe commence Ă sâeffondrer en 2021. Et perd 50% de sa capacitĂ© hĂŽteliĂšre.
Fin 2022, Oyo était valorisé 2.7mds$, aprÚs 3.2mds$ levés. Softbank en possédait toujours 45%.
â Bilan : environ 1mds$ de pertes latentes, soit 83mds de roupies.
Bonus : une IPO est prĂ©vue en novembre 2023 sur la base de⊠600M$. De quoi amĂ©liorer cette belle perfâ !
Uber : menu maxi best of
Lâinvestissement de Softbank dans Uber devrait ĂȘtre enseignĂ© dans tous les cours de SES au lycĂ©e, avec comme titre :
âDonât believe the hypeâ
2016 - Tout le monde ne parle que dâUber. PIF (les Saoudiens, toujours) met 2mds$ en sĂ©rie G dans un tour Ă 3,5mds$ (valo 59mds$).
2017 - Softbank entre doublement au capital via VF1 Ă hauteur de 15%. En rachetant une partie des parts de PIF et dâautres anciens (7,7mds$) et par lâĂ©mission de nouvelles actions (1,3mds). Valo : 69mds$. Le CEO Kalanick cashout 29% de ses parts pour 1.4mds$ au passage.
Depuis, Uber nâa jamais Ă©tĂ© valorisĂ© autant. Et nâa Ă©tĂ© rentable⊠quâen juillet 2023. Lors de son IPO de 2019, Uber ne vaut plus que 47mds$.
Au total Softbank investit 9,3mds$. Mais mi-2021, le groupe doit Ă©ponger les dettes de Didi, le Uber chinois (Ă©galement investisseur de Uber, dâailleurs). Objectif : cĂ©der un tiers des titres. Ă 40$ lâaction, les Japonais rĂ©cupĂšrent 1,8mds$. TrĂšs loin des 3,4mds$ que lâinvestissement reprĂ©sentait. Un mois plus tĂŽt, le cours affichait 60$.
De lâautre cĂŽtĂ© du globe, Softbank finira par sortir de Didi avec une perte de 4mds$.
Un an plus tard, le groupe revend lâintĂ©gralitĂ© de sa participation dans Uber Ă 41$ en moyenne. De quoi rĂ©cupĂ©rer entre 3,5 et 4mds$ environ.
â Bilan : une double paume de 3,5 Ă 4mds$ aux US avec Uber, et pareil en Chine avec Didi. Soit environ 2 JĂ©rĂŽme-Kerviel.
Les bronzés font du VC
Je pourrais en citer des dizaines dâautres. Mais jâai choisi les plus funs.
Si jâai Ă©ludĂ© quelques belles opĂ©s positives, histoire dâĂȘtre parfaitement mesquin (Boston Dynamics, Sprint, DoorDash, Comdex, Bytedance etc.) en rĂ©alitĂ© ces investissements ne parviennent pas Ă redresser les pertes. Au point quâen 2023, Softbank est contraint de vendre le reste de ses parts dans Alibaba, aprĂšs en avoir dĂ©jĂ cĂ©dĂ© pour 29mds$ fin 2022. De loin son investissement le plus rentable.
La raison remonte Ă lâannĂ©e derniĂšre. Masayoshi Son prĂ©sente ses rĂ©sultats du T3. Deux jours avant, FTX vient de sâeffondrer. La perte estimĂ©e de Softbank (100MâŹ) nâest pas incluse dans les chiffres annoncĂ©s. Le patron dĂ©bute son long discours par :
âIâm an aggressive person, not a defensive personâ
AprĂšs 40 ans de rĂšgne sans partage, le patron annonce quâil ne viendra plus prĂ©senter lui-mĂȘme les rĂ©sultats. La faute aux 7.2mds$ de pertes supplĂ©mentaires ? Ou aux investisseurs qui sâimpatientent de voir des performances dĂ©sastreuses ?
VF1 affiche⊠0% en 6 ans (22% sur le secteur)
VF2 serait autour de -9% (24% sur le secteur)1
La suite pourrait ĂȘtre pire : entre le T4 2022 et aujourdâhui les valos se sont encore dĂ©gradĂ©es.
Mais les leçons Ă tirer restent finalement toujours les mĂȘmes, selon moi. Je ne suis ni analyste, ni VC, je nâai jamais gĂ©rĂ© des investissements massifs, et il est toujours plus facile de conclure aprĂšs (mais jâavais le mĂȘme raisonnement yâa 3 ans) :
Il faut arrĂȘter lâinvestissement hasardeux âspray & prayâ basĂ© sur lâespoir que les 1-3% dâinvestissements rentables vont compenser les pertes, et que les 0,1% qui vont exploser rendront riche.
VC ou pas VC, professionnel comme amateur : il nâest jamais possible de timer le marchĂ©. Tous ceux qui rĂ©ussissent nâont que de la chance. Rien dâautre.
Les valos des levĂ©es de fonds nâont aucun sens : câest un petit groupe dâinvestisseurs qui se mettent dâaccord entre eux, en scred, sur la base de chiffres que personne ne connaĂźt / comprend. La quasi-totalitĂ© des IPO a montrĂ© que le marchĂ© les dĂ©valuait.
Avoir du pognon ne rĂ©sout pas tout. Ni la capacitĂ© dâun VC Ă bien les investir. Ni la capacitĂ© dâune startup Ă lâutiliser correctement pour financer sa croissance. Pire : une partie importante des trĂšs grosses levĂ©es finissent mal.
Les levĂ©es rapprochĂ©es sont un trĂšs mauvais signe : jâimagine quâil me manque une donnĂ©e pour comprendre. Mais selon moi, lever de lâargent (mĂȘme moins) quelques mois aprĂšs un gros tour de table est un sacrĂ© signal nĂ©gatif.
Mon bonus perso : si Softbank arrive sur un tour de table, barre-toi.2
Je mâappelle Benjamin Charles, et je fais du conseil en branding, positionnement et crĂ©ation de contenus pour des entreprises de la finance, de lâimmobilier et du web3.
đ Me contacter, ou rĂ©pondre Ă ce post : benj@mincharl.es
đ Prendre RDV en visio pour prĂ©senter un projet ou un service (250⏠le call)
Ceci est totalement un conseil en (non) investissement.






Jâignorais quâils avaient tant diversifiĂ©. Je les connais surtout pour la branche robotique issue dâAldebaran et dont les robots nâont pas su Ă©voluer Ă lâaune des attentes du marchĂ©, en raison notamment de leur stratĂ©gie de dĂ©veloppement de soft « fermĂ©e ».
TrĂšs bonne analyse dâun investisseur star de lâĂ©cosystĂšme international qui permet de tirer des enseignements salvateurs pour le commun des mortels. Ne pas croire la « hype » lorsque lâon ne la fait pas naĂźtre Ă son profit.