Bonjour,
Quand Sorare a bouclĂ© sa fameuse levĂ©e de fonds en 680M$ tout le monde a retenu ce record. Mais selon une Ă©tude scientifique de moi, il nâest pas improbable que dâici quelques mois, Sorare batte le record du monde de âje vous lâavais bien ditâ.
Parce quâil y a assez peu de startup qui sont autant scrutĂ©es que celle-lĂ . Et au fond, aussi peu comprise. Comme toutes les boĂźtes sur web3, Sorare souffre dĂ©jĂ des prĂ©jugĂ©s dâune partie des commentateurs qui ne comprennent pas ce quâelle fait. Si on ajoute par dessus les mots clĂ©s sport, divertissement ou NFT, alors lĂ , câest la couronne sur le pompon.
Mais alors : pourquoi Sorare a levĂ© autant de pognon, comment a tâil Ă©tĂ© dĂ©pensĂ© ? Et surtout : quâest-ce quâil en reste ?
Eh bien câest le sujet du jour.
Bonne lecture !
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đŠ Le crabe au pitch dâor
Lâhistoire de Sorare commence fin 2018, entre Nicolas Julia (CEO) et Adrien Montfort (CTO). Ancien publicitaire passĂ© par la tech, Julia est passĂ© par Startumn, une fintech blockchain, oĂč il a rencontrĂ© Montfort, qui dirigeait la tech aprĂšs un passage chez Paymium, autre fintech blockchain.
LâidĂ©e de Sorare nâa rien dâoriginal sur le papier. Câest un mix entre les fantasy leagues, qui permettent Ă des joueurs de sâaffronter dans un sport ou un autre en utilisant des avatars de vrais joueurs, et les collectibles, câest-Ă -dire les collections de cartes, comme on lâa connues sur Pokemon, Magic ou Panini. Tu collectionnes des cartes, qui ont des caractĂ©ristiques, et tu joues avec contre dâautres joueurs.
La vraie rĂ©volution, câest dâutiliser la blockchain, et de transformer chaque carte en NFT.
La proposition de valeur initiale, câest le play-to-earn. Câest-Ă -dire quâau lieu de jouer bĂȘtement en dĂ©pensant ton argent, tu peux en gagner. A lâĂ©poque, ce type de jeu explose : Axie Infinity, Illuvium, Gods Unchained ou encore Splinterlands inspirent une flopĂ©e de gens entre 2017 et 2019. Pour les Ă©diteurs, câest une vĂ©ritable martingale. Parce que quand la PokĂ©mon Company vend des cartes, elle doit les concevoir, les imprimer, les emballer, les expĂ©dier, les faire distribuer etc. Ce qui va rĂ©duire la marge dâau moins 70 Ă 80%. Pour les play-to-earn, le coĂ»t se limite Ă la conception de la carte et Ă son envoi (en gros) sur la blockchainâŠ
Cela dit, Ă son lancement, Sorare est un nain dans un micromarchĂ©, avec en plus un positionnement qui nâest pas celui de ceux qui marchent, qui sont plus proches de standards geeks des gamers. A cette mĂȘme Ă©poque, on voit apparaĂźtre les premiĂšres collections NFT dont on entendra reparler plus tard, comme par exemple les CryptoPunks.
Mais ce qui va faire dĂ©coller tout le monde, nâa rien Ă voir avec les jeux. Mais avec la crypto.
đŁ On a marchĂ© sur des Ćufs !
Fin 2020, le Bitcoin dĂ©passe les 15K$. Une premiĂšre depuis dĂ©cembre 2017, pĂ©riode qui coĂŻncide avec le lancement de la plupart des projets play-to-earn. LâannĂ©e 2021 est un Ă©norme bullrun oĂč nâimporte quoi se vend, et câest la fameuse grande Ă©poque des NFT. Câest dâailleurs cette annĂ©e que sortent les fameux Bored Ape Yacht Club, qui vont sâĂ©changer pour plusieurs millions de dollars en quelques mois. Et toutes les blagues suivront :
Ah bah moi aussi je peux faire pareil ;
4 millions pour un singe ;
Jâai le mĂȘme en faisant clic droit bla-bla-bla.
Parce que derriĂšre ces dĂ©bilitĂ©s, qui ressemblent Ă une expĂ©rience sociale de Marcel Duchamp, se cache un vrai cas dâusage : la blockchain permet effectivement de certifier le lien entre un objet, un QR code, un certificat, etc., et une personne, via son wallet. De quoi imaginer des dĂ©bouchĂ©s dans la billetterie de concerts ou le suivi dâauthenticitĂ© des vĂȘtements de luxe, par exemple. Ou rĂȘver, un jour, de remplacer le cadastre (et non les notaires, comme le disent certains) par la blockchain.
En rĂ©alitĂ©, dans le jeu vidĂ©o, on pourrait y trouver des usages⊠mais que les principaux Ă©diteurs nâont pas vraiment intĂ©rĂȘt Ă pousser. Ăa pourrait dĂ©jĂ ĂȘtre la licence du jeu lui-mĂȘme : sâil est possible de revendre son jeu de PlayStation chez Micromania ou sur LeBonCoin, ce nâest pas le cas des versions dĂ©matĂ©rialisĂ©es. De la mĂȘme façon, une dĂ©pense faite dans un jeu (un personnage, un objet, un accessoire, des points, etc.) est perdue dans le jeu suivant, et ne peut que rarement ĂȘtre cĂ©dĂ©e ou utilisĂ©e dans un autre. Ce que permettrait la blockchain, qui peut sâaffranchir des systĂšmes propriĂ©taires des Ă©diteurs ou des distributeurs.
Et là , on arrive déjà à un petit problÚme (ou détail) chez Sorare.
Officiellement, Sorare utilise la blockchain Ethereum et ses NFT utilisent la norme ERC-721. Tout va bien sur le papier. Enfin sur la blockchain.
Mais inscrire quelque chose sur Ethereum, ça coĂ»te cher. Et câest lent. Les connaisseurs parleront du triangle de Zooko, oĂč chaque coin reprĂ©sente sĂ©curitĂ©, dĂ©centralisation, et rapiditĂ©. Tu peux en avoir deux, pas trois, ou en tout cas, tu tâĂ©loignes toujours dâun. Ethereum privilĂ©gie la sĂ©curitĂ© et la dĂ©centralisation, donc forcĂ©ment, ça rame et ça douille en frais. Ce nâest pas fait pour gĂ©rer des milliers de micro-transactions en temps rĂ©el, comme celles dâun jeu oĂč tu Ă©changes des cartes ou fais des moves sur le marchĂ©.
Câest lĂ quâintervient le Layer 2. LâidĂ©e est simple : on fait les transactions ailleurs (plus vite, moins cher), et on vient juste les enregistrer pĂ©riodiquement sur Ethereum, un peu comme un relevĂ© bancaire mensuel. Câest ce que fait Sorare avec StarkEx, une solution (française monsieur) de StarkWare.
Alors, je tâexplique en gros, mais les experts venez pas chipotayer.
StarkEx est une sorte de coprocesseur cryptographique qui fonctionne grùce à une technologie appelée validium. Pour faire simple :
StarkEx exĂ©cute les transactions hors de la chaĂźne principale (Ethereum), ce qui permet dâen faire des milliers par seconde ;
Ensuite, il prouve cryptographiquement Ă Ethereum que ces transactions sont valides, via des preuves dites STARK1 ;
Mais contrairement Ă un Layer 2 type rollup (comme zkRollup), les donnĂ©es elles-mĂȘmes ne sont pas sur Ethereum, elles sont stockĂ©es hors chaĂźne (off-chain). DâoĂč le terme validium, parce que câest cette chaĂźne qui valide.
Mais alors, pourquoi je te boursoufle les hémisphÚres avec ça ?
Parce que ça a un impact sur la décentralisation et la transparence. En validium, tu dois faire confiance à l'opérateur pour stocker les données correctement (ici, Sorare/StarkWare). Si demain ils ferment la e-boutique ou perdent les données, tu pourrais techniquement ne plus pouvoir prouver que tu possÚdes ta carte, à moins de l'avoir explicitement mintée puis retirée sur la blockchain principale Ethereum.
Pour limiter ce risque, StarkWare a mis en place un DAC2. Ce comitĂ©, composĂ© d'entitĂ©s indĂ©pendantes, conserve une copie des donnĂ©es et peut, en thĂ©orie, forcer leur publication sur Ethereum si StarkWare venait Ă faire dĂ©faut. C'est une sorte de filet de sĂ©curitĂ© qui ajoute une couche de confiance au systĂšme, sans pour autant offrir la mĂȘme garantie qu'une solution 100% on-chain.
Donc en pratique :
Par défaut, toutes les cartes Sorare existent uniquement dans l'écosystÚme StarkEx, avec juste des preuves cryptographiques ancrées sur Ethereum ;
Aucune carte n'est automatiquement mintée sur Ethereum - c'est à l'utilisateur de décider de "minter puis retirer" sa carte s'il souhaite l'utiliser en dehors de Sorare (par exemple sur OpenSea) ;
Ce processus de transfert vers Ethereum nécessite de payer des frais de gaz assez chers, et peut prendre quelques heures ;
Toutes les actions du jeu (enchÚres, échanges, compositions d'équipe) restent sur StarkEx, ce qui permet à Sorare d'offrir une expérience sans frais et quasi instantanée au quotidien.
Si on regarde ce qui se passe sur OpenSea, on voit quâen rĂ©alitĂ© ça nâarrive que pour les cartes les plus rares, qui peuvent avoir une valeur sur le marchĂ©. Au point quâon peut voir quâen ce moment yâa Ă peine une dizaine de cartes par mois qui sont Ă©changĂ©es de cette façon.
Cela dit, on voit quand mĂȘme une des limites de la promesse de la blockchain, censĂ©e ĂȘtre publique, transparente, traçable et blablabla. Le validium câest lâinverse de tout ça, et câest une architecture centralisĂ©e. Ce qui amĂšne au problĂšme quâon a vu avant, contraire Ă l'esprit originel de la blockchain (trustless) : personne ne sait ce quâil y a dans la cuisine interne, et thĂ©oriquement, Sorare ou StarkWare pourrait bloquer certaines transactions ou certains utilisateurs. Alors que sur Ethereum, personne ne peut t'empĂȘcher de vendre ta carte NFT, mĂȘme si la plateforme qui l'a Ă©mise n'existe plus ou a dĂ©cidĂ© de te ban.
Alors, faut-il paniquer et crier Ă lâescroquerie ? Pas vraiment. Pour l'utilisateur lambda qui joue Ă Sorare pour s'amuser et peut-ĂȘtre gagner quelques e-euros, ces risques sont largement thĂ©oriques. Les preuves STARK garantissent que personne ne peut falsifier tes transactions, et le systĂšme fonctionne trĂšs bien au quotidien.
Par contre, on peut lĂ©gitimement se poser une nouvelle fois la question du blockchainwashing : est-ce quâen rĂ©alitĂ©, tout ça nâaurait pas pu ĂȘtre fait avec une base de donnĂ©es classique ?
La réponse est probablement oui. Mais est-ce que Sorare aurait été capable de lever autant sans blockchain ?
A cette question, un VC qui a participĂ© Ă la plus mĂ©diatique des levĂ©es mâa rĂ©pondu « non ». Un entrepreneur crypto mâa rĂ©pondu «sĂ»rement pas ». Et histoire quâon soit sur, je dis quâ « Ă mon avis, non ».
đ Objectif Valo
Mais revenons un peu en arriÚre. AprÚs quelques mois d'existence, Sorare fait un pre-seed en mai 2019 et lÚve 550K⏠auprÚs de business angels, dont Xavier Niel qui pose 100K⏠via Kima, accompagné par le fonds britannique Seedcamp (déjà présent au capital de Revolut) et l'américain ConsenSys Ventures. à cette époque, la startup ne compte que trois personnes et vient tout juste de signer avec la Ligue belge de football (24 clubs, 600 joueurs).
En juillet 2020, Sorare enchaĂźne avec une levĂ©e seed de 4M$ menĂ©e par e.ventures et le footballeur allemand AndrĂ© SchĂŒrrle (champion du monde 2014), avec la participation de Partech, lâidĂ©e Ă©tant de structurer le produit et dâavoir un MVP3 stable.
L'histoire s'accĂ©lĂšre en fĂ©vrier 2021, au dĂ©but de lâeuphorie NFT. Sorare lĂšve 40M⏠en sĂ©rie A avec l'entrĂ©e d'investisseurs prestigieux : Benchmark, Accel, Headline, ainsi que des business angels de renom comme Antoine Griezmann, Gerard PiquĂ© et Alexis Ohanian4.
Mais câest Ă©videmment en septembre 2021 que tout bascule, et que Sorare marque l'histoire de la French Tech. La startup annonce une sĂ©rie B monumentale de 680M$ menĂ©e par SoftBank via le fonds Vision Fund 2. Cette levĂ©e record valorise l'entreprise Ă 4,3G$. Y participent Ă©galement Atomico, Bessemer Ventures, IVP, LionTree, ainsi que les investisseurs existants. Des figures du sport comme Rio Ferdinand et Serena Williams rejoignent l'aventure, ainsi que des ambassadeurs comme Kylian MbappĂ©, Lionel Messi et Zinedine Zidane qui obtiennent des parts, a priori en Ă©change de leur image.
Jâai dĂ©jĂ plusieurs fois donnĂ© mon avis sur SoftBank qui est pour moi un sacrĂ© red flag. Mais ils font partie des rares VC Ă ĂȘtre capables de lever autant dâargent, et qui, Ă lâĂ©poque, faisaient figure de rĂ©fĂ©rence mondiale. Dâautant que SoftBank a financĂ© assez peu de boĂźtes françaises. AprĂšs Vestiaire Collective, Contentsquare et Swile, Sorare est seulement la 4e. Contrairement aux investissements de Vision Fund 1, ce n'est pas Masayoshi Son lui-mĂȘme qui a rencontrĂ© les fondateurs. Selon un ex de SoftBank, la personnalitĂ© des deux fondateurs a en rĂ©alitĂ© assez peu jouĂ©, et c'est le bureau de Londres qui Ă©tait en charge du dossier.
Cette valorisation pharaonique interroge tout le monde en off. Ă la mĂȘme Ă©poque, OpenSea finalise sa sĂ©rie B pour 100M$ sur une valorisation de 1,5G$. Avec ses 4,3G$, Sorare se met au niveau de Dataiku, Dataminr, Bitpanda et dĂ©passe mĂȘme trois licornes web3 nĂ©es le mĂȘme mois (Alchemy, ConsenSys et MoonPay). La sociĂ©tĂ© est valorisĂ©e autant que⊠Eurazeo, qui est aussi un de ses actionnaires.
à quoi tient cette valorisation exceptionnelle ? Un VC qui a participé à cette levée confie que sans la blockchain, Sorare n'aurait probablement jamais pu lever autant. Un entrepreneur crypto partage cette analyse. Une figure des VC parisiens me confie en off :
« Il sâest passĂ© Ă cette Ă©poque avec la blockchain exactement ce qui se passe aujourdâhui avec lâIA. Tout le monde voulait en ĂȘtre, peu de gens comprenaient le fond, et la peur de manquer le prochain Uber Ă©tait plus forte que la raison. »
Quand jâironise en disant que la majoritĂ© des boĂźtes IA qui lĂšvent sont aujourdâhui juste des APIs GPT avec un joli design, il rĂ©pond :
« Et tu crois que câĂ©tait quoi les levĂ©es blockchain de 2021 ? »
Ouch. Parce quâeffectivement, quand on regarde les grosses levĂ©es web3 de cette pĂ©riode, on constate que la prime nâest pas Ă la deeptech ou aux builders, mais plutĂŽt aux vendeurs B2C qui exploitent plus ou moins les technologies.
Dâautant que le contexte explique aussi cette euphorie : fin 2020, le Bitcoin dĂ©passe les 15K$ pour la premiĂšre fois depuis dĂ©cembre 2017. L'annĂ©e 2021 est marquĂ©e par un Ă©norme bull run oĂč les valorisations s'envolent dans l'Ă©cosystĂšme crypto. C'est dâailleurs l'Ă©poque oĂč les Bored Ape Yacht Club s'Ă©changent pour des millions de dollars. Et Sorare arrive au bon endroit, au bon moment.
đ§Ą Sorare au pays de lâor lourd
Au 7e Ă©tage du 2049 Century Park East Ă Los Angeles se trouvent les bureaux historiques dâIMG. Créée en Angleterre dans les annĂ©es 60 par Mark McCormack, elle est devenue en quelques annĂ©es une agence artistique de rĂ©fĂ©rence Ă la fois pour des modĂšles, dont Kate Moss, mais Ă©galement, et câest plus Ă©tonnant pour lâĂ©poque, des sportifs : Björn Borg, Michael Schumacher ou encore Tiger Woods ont Ă©tĂ© vendus par lâagence qui a Ă©galement reprĂ©sentĂ© lâimage de Margaret Thatcher ou de MikhaĂŻl Gorbatchev. Câest lâarrivĂ©e de Julian Jakobi dans les annĂ©es 80 qui a fait changer lâagence de dimension. Ami et agent dâAlain Prost, il convainc Ayrton Seynna de rejoindre IMG.
A la mĂȘme Ă©poque, IMG ouvre ses bureaux Ă Los Angeles, dans ce fameux 7e Ă©tage dâun des deux tours jumelles de la rue. Le bĂątiment est mondialement connu pour ses passages tĂ©lĂ© et cinĂ©ma, et notamment pour ĂȘtre le personnage principal du premier Die Hard. Lâautre personnage principal du film, John âBruce Willisâ McClane est lui reprĂ©sentĂ© par Arnold Rifkin (qui deviendra le producteur de Willis) chez William Morris Ă quelques centaines de mĂštres de lĂ , dans des bureaux collĂ©s Ă Rodeo Drive.
Au dĂ©tour des annĂ©es 2010, William Morris, sous la direction dâAri Emanuel rachĂšte Ă tout va ses concurrents. AprĂšs lâĂ©norme fusion de William Morris et Endeavour, le groupe pose 2,4G$ pour mettre la main sur IMG et devenir WME-IMG. Câest Ă cette Ă©poque quâune direction de la diversification est créée au sein du groupe. LâidĂ©e câest de : on est les boss des agents de cĂ©lĂ©britĂ©s, quâest-ce quâon pourrait vendre de la mĂȘme façon ? Viner, youtubeur, e-sportif, spectacle, sport etc. Tout y passe. Du trĂšs mĂ©diatique rachat des droits de Miss Univers Ă Donald Trump Ă celui de GEM dans lâe-sport5 en passant par la gestion exclusive des droits de toutes les major leagues US (MLS, NBA, NHL, MLB) ou encore le rachat de Zuffa, organisateur de lâUFC pour 4G$.
Tout ça coĂ»te un max de pognon, et en 2015, Emanuel dĂ©cide de faire venir des investisseurs pour financer toutes les acquisitions, valoriser le groupe et lâamener Ă la cote sous 5 ans. Fidelity colle quelques milliers⊠au cĂŽtĂ© de Softbank. La veille de lâIPO pour 7G$ en 2019, le dossier est annulĂ© Ă cause dâun possible procĂšs contre lâUFC. LâIPO se fera finalement pour 10G$ en 2021, faisant entrer Musk au conseil dâadministration pour des raisons que jâai Ă©voquĂ© dans une autre newsletter.
Câest pas vraiment un hasard si jâai racontĂ© ça. Outre le fait que jâaime bien ces histoires, SoftBank les avait bien en tĂȘte, et chez Endeavour (le nouveau nom de WME-IMG) le directeur de la diversification voyait dâun bon oeil ce pactole Ă plus de 650M$ quâil voyait comme lui Ă©tant principalement destinĂ©.
Parce quâune des idĂ©es de base, câĂ©tait quand mĂȘme que le pognon reste en vase clos : SoftBank met de lâargent, qui va chez Sorare, qui sert Ă acheter des licences Endeavour, qui valorisent ces mĂȘmes licences etc. Dâautant que peu avant, la NBA a lancĂ© Top Shot, considĂ©rĂ© comme un succĂšs auquel nâa jamais Ă©tĂ© associĂ© Endeavour qui aurait bien aimĂ© faire la mĂȘme chose avec dâautres licences, notamment la Formule 1 pour qui IMG a largement aidĂ© Ă faire Ă©clore le projet de sĂ©rie pour Netflix.
Ă son lancement, Sorare a achetĂ© les droits de la Jupiler Pro League, lâĂ©quivalent de la Ligue 1 belge. Mais la giga levĂ©e permet dâacheter Ă foisons des droits dans tous les sens :
Liga, Espagne, septembre 2021
Bundesliga, Allemagne, septembre 2021 ;
Major League Baseball, mai 2022 ;
NBA, septembre 2022 ;
Liverpool FC, septembre 2022 ;
Premier League, UK, 2023.
Des droits qui sont donc en bonne partie commercialisĂ©s, directement ou indirectement, par IMG, et par ses intermĂ©diaires commerciaux. Et ces droits, ils coĂ»tent chers. TrĂšs cher. Vraiment trĂšs cher. NON MAIS⊠bon, tâas compris.
Dâautant que ce sont des deals annuels, sur le long terme. Pour la Premier League, câest 36M⏠/ an, sur 4 ans, soit 145MâŹ6 sur 2023-2027, avec la prime une option sur une possible prise de participation7.
Mais combien pour les autres ligues de football ? Une source chez Endeavor mâexplique8 :
« Si on rapporte aux chiffres habituellement connus, on serait sans doute autour de 20M⏠/ an pour la Liga, 10-15M⏠pour la Bundesliga, et probablement entre 5-10M⏠pour la Serie A et la Ligue 1. »
Quant au moment des deals MLB et NBA, cette mĂȘme source proche du dossier, refuse de donner les montants exacts, mais donne en comparaison le chiffre de 160M$ / an pour les droits de la NBA cĂ©dĂ©e Ă lâĂ©diteur Take2 pour le jeu NBA 2K, et parle de 100M$ / an9 de droits payĂ©s par EA pour son fameux FIFA10⊠juste pour la Premier League. Est-ce quâune rĂšgle de 3 amenant Ă des droits NBA Ă 40M⏠/ an est juste ? Probablement pas, mais câest cohĂ©rent.
Ce qui nous amĂšne quand mĂȘme Ă plus de 100M⏠de licences / an, sans la MLB (une estimation donnerait entre 20 et 30MâŹ11) et les quelques ligues minoritaires. Donc a minima 120MâŹ. Soit, en un peu plus de 4 ans, probablement pas loin de lâintĂ©gralitĂ© des 680M$ levĂ©s par Sorare.
Un VC de la premiĂšre heure, sans me confirmer les montants ni les ordres de grandeur, se contente de dire quâils sont cohĂ©rents. Ce que me confirme dans les grandes lignes Nicolas Julia :
« Nous pouvons te confirmer que nous dĂ©tenons en effet Ă ce jour le plus gros portefeuille de partenaires sportifs de l'industrie du jeu vidĂ©o et seul Electronic Arts a su Ă©galement atteindre cette ampleur. Lâessentiel de ces partenariats (ligues, clubs, ambassadeurs) ont Ă©tĂ© nouĂ©s en 2022 dans un contexte de concurrence fĂ©roce et de pression Ă©conomique trĂšs forte. »
Mais surtout, ils ne sont thĂ©oriquement pas prĂȘts de diminuer. Parce quâun des paramĂštres qui peut fausser le calcul Ă la main coulĂ©e12 câest lâinflation Ă©norme des coĂ»ts des licences, comme des droits tĂ©lĂ©. Au point dâailleurs que câest devenu un vrai problĂšme de modĂšle Ă©conomique comme on le voit dans le football français, oĂč personne nâarrive Ă avoir un business plan qui tient la route avec des droits Ă 1GâŹ. Probablement parce que ça ne les vaut pas. Et câest peut-ĂȘtre le discours quâa tenu Sorare. Parce quâen 2023, lâentreprise a dĂ©pensĂ© prĂšs de 400MâŹ, dont une partie significative en droits, puis moitiĂ© moins en 2024, et ça pourrait encore se rĂ©duire de moitiĂ© en 202513. MĂȘme si lâentreprise a procĂ©dĂ© Ă quelques restructurations, elle nâemploie Ă©videmment pas pour 100M⏠de salaire par an.
Est-ce que câest dĂ» Ă une renĂ©gociation de ces contrats ? Câest en tout cas ce que me laisse sous-entendre Julia en rĂ©ponse :
« Trois ans plus tard, dans un contexte Ă©conomique trĂšs diffĂ©rent, nous avons rĂ©ussi Ă diviser nos coĂ»ts de licensing annuels par cinq, tout en maintenant le mĂȘme portefeuille de partenaires. »
Ma source au sein dâEndeavour, qui a quittĂ© lâentreprise depuis14, sâen Ă©tonne :
« Câest assez frĂ©quent que pour des deals dâampleur, on ajoute des licences pour garder le deal vivant. Câest parfois le cas avec des ligues secondaires ou fĂ©minines. Mais câest trĂšs Ă©tonnant que des ligues majeures aient acceptĂ© de tels rabais sans contrepartie. Surtout que la pĂ©riode folle des NFT est terminĂ©e, et que ce nâest plus un axe de communication aujourdâhui. »
Alors donc, voila, Sorare a cramĂ© toute sa levĂ©e, la boĂźte va couler, on se voit au tribunal de commerce, entre la sĂ©ance dâYnsect et celle de Virtuo.
Sauf que⊠contrairement Ă ses petits copains du Next40 (dont il sâest fait virer) Sorare fait un peu dâoseille. Et en vrai⊠pas mal.
đ Lâoseille cassĂ©e
Comme tous les gens qui graillent de lâargent public sans nâĂȘtre jamais rentable, Sorare nâa jamais publiĂ© ses comptes, et il faut se contenter des dĂ©clarations de Julia et des quelques fuites.
En fĂ©vrier 2021, Julia annonçait 11M⏠de CA sur le seul mois, et dĂ©clarait viser 1G⏠de CA dâici 2024. A lâĂ©poque la France ne reprĂ©sentait que 20% des transactions. Fin 2021, Julia parlait de « plus de 100M⏠de CA »15, ce qui propulse lâentreprise dans le Next40. Pourtant, en janvier 2022, Les Echos racontent une autre histoire16 :
« Sorare confirme aux « Echos » avoir réalisé un chiffre d'affaires en hausse de prÚs de 3900% en 2021, à 325M$, contre 8M$ fin 2020. Loin devant donc les prévisions déjà ambitieuses affichées par son PDG Nicolas Julia, qui visait 200M$. »
Selon mes informations, les 325M$ ne correspondent pas au chiffre dâaffaires⊠mais au volume de transaction. Pour comprendre la diffĂ©rence, il faut revenir deux minutes sur le business model de Sorare.
Leur taf n°1 câest donc de produire des cartes, grĂące aux licences achetĂ©es, puis de les vendre. Câest le marchĂ© primaire. En 2021, cela reprĂ©sentait autour de 100M$, mais selon les accords, les ligues et clubs prendraient entre 10 et 20% des montants. Une information confirmĂ©e par un expert, mais rĂ©futĂ©e par un VC de la sĂ©rie A.
Mais il y a Ă©galement un marchĂ© secondaire. Et contrairement Ă celui des jeux vidĂ©os ou de cartes PokĂ©mon, qui sont gĂ©rĂ©s par des intermĂ©diaires qui ne reversent rien aux ayant droit ou Ă©diteurs, contrairement Ă celui des actions, dont seuls les intermĂ©diaires sont remunĂ©rĂ©s, celui des NFT marche diffĂ©remment. Parce que quand le smart contract est dĂ©ployĂ©, il est possible dâajouter un fee pour lâĂ©metteur. En lâespĂšce Sorare rĂ©cupĂšre 5%17, mais a priori pas via le smart contract, mais plutĂŽt sur des frais sur sa plateforme.
Alors, est-ce que ça rapporte ? Eh bien, on a un premier indice sur lâĂ©tat sur le marchĂ© secondaire. Sâil a semblĂ© un temps bĂ©nĂ©ficier de la hausse des cryptos et de la folie des NFT, le rebond de fin 2024 ne suffit pas Ă parler dâun sursaut.
Vente (en USD) sur le marché secondaire des NFT Sorare, par mois.
Et ce dâautant plus que le prix moyen de la transaction sâeffondre, ce qui tend Ă dĂ©montrer que ce nâest pas vraiment une source de revenus dâavenirâŠ
Prix moyen par transaction (en USD) sur le marché secondaire des NFT Sorare, par mois.
Si on garde le chiffre de 5%, constant, on arrive Ă moins de 43M$ de CA, depuis le lancement.
A ce jour, la marketcap sâest effondrĂ©e Ă 1,3M$. TrĂšs loin dâun Axies (85M$) ou dâun GodsUnchained (67M$).
Le problĂšme, câest que le secondaire est un indicateur plutĂŽt fiable du niveau dâactivitĂ©. Selon les informations que jâai pu confirmer :
Le volume secondaire a toujours représenté 2 à 2,8x le CA ;
Le volume primaire représente environ 3x le CA.
Sachant quâon connait le secondaire, quâon a dĂ©jĂ une visibilitĂ© sur 2025, que les chiffres dâaffaires passĂ©s mâont Ă©tĂ© confirmĂ©s par plusieurs sources18 :
2021 : 104MâŹ
2022 : 143M⏠(+43%)
2023 : 59M⏠(-59%)
2024 : 43M⏠(-27%)
⊠alors on peut sortir les grandes lignes.
Avec 45M$ de secondaire pour le S119 et une tendance Ă la baisse, lâannĂ©e va finir autour de 80M$ soit 70M⏠(-29%). Soit 25-35M⏠de CA. Bien que Sorare affirme projeter 42MâŹ20.
Pas besoin dâavoir fait de longues Ă©tudes pour comprendre que, mĂȘme avec la rĂ©duction de personnel qui est en cours de rĂ©flexion, ça ne suffira pas Ă moyen terme.
đ» LâAffaire tourne-solde
Alors, est-ce que Sorare va finir dans la liste des naufragĂ©s des Next40/FT120 ? Disons quâon pourrait poser la question autrement. Est-ce que Sorare vaut aujourdâhui 4GâŹ, câest-Ă -dire la moitiĂ© de Carrefour et autant⊠quâEurazeo ? Non. Et yâa quand mĂȘme pas grand monde, mĂȘme parmi les VC, qui aujourdâhui peut justifier cette valo (mĂȘme en 2021, dâailleurs).
Est-ce que Sorare est toujours une licorne ? Probablement pas sâil fallait refaire un tour maintenant. Mais en rĂ©alitĂ©, la question est peut-ĂȘtre plus intĂ©ressante.
Finalement, est-ce que Sorare peut juste ĂȘtre une belle PME rentable, qui aura juste coĂ»tĂ© trop cher Ă ses investisseurs, mais qui atteindra lâĂ©quilibre ?
Eh bien la rĂ©ponse est peut-ĂȘtre « oui ».
Depuis la fin de la grand mode de NFT, et globalement depuis la giga chute des cryptos post-FTX, Sorare galĂšre un peu comme le montrent les courbes dâavant. Ăa reste plus de CA quâune bonne partie des licornes (et mĂȘme des wannabe unicorns) nâatteint pas, mais il semble difficile dâaller plus loin, mĂȘme avec cette nouvelle stratĂ©gie qui consiste Ă tenter de faire revenir les users existants.
Certes, on a toujours quelques NFT qui valent un peu dâargent, et il faut toujours une douzaine dâETH pour sâacheter un Bored Ape. Mais le play-to-earn sâest transformĂ© en lose-to-play. Au point dâailleurs que tous ces acteurs ont changĂ© la promesse en play-to-own. Ce quâon tâexplique maintenant, câest que les assets tâappartiennent. Comme des cartes Magic. Mais Ă lâinverse dâun jeu vidĂ©o classique. Reste quâil faut encore que quelquâun veuille bien te les racheter quand tu veux arrĂȘter.
En plein hiver crypto, l'entreprise a licencié 22 employés de son bureau new-yorkais (13% des effectifs). Julia a justifié cette décision par une volonté de centraliser certaines fonctions au siÚge parisien. Onze employés supplémentaires du bureau de New York se sont vu proposer une relocalisation à Paris. Le bureau américain n'est pas totalement fermé et continue d'abriter les équipes travaillant avec les clients américains et sur les partenariats avec la MLB et la NBA. Une opération similaire serait en reflexion pour cette année.
Reste que Sorare a une base solide de joueurs. Sans doute plusieurs dizaines de milliers si on regarde les volumes dâĂ©changes ou les personnes actives sur Reddit. Ce nâest clairement pas assez pour rentabiliser les Ă©normes dĂ©penses de licence. Mais câest dans la moyenne des jeux indĂ©pendants quand on regarde les connexions quotidienne Steam.
Est-ce que ça va suffire pour que la startup tienne sur la durée ?
A fin 2024, il restait environ 80M⏠sur les comptes21. Compte tenu du CA 2025 (35-40MâŹ) et des charges qui sont probablement en baisse (80-90M⏠selon des projections internes, plutĂŽt 90-100M⏠selon une autre source) ça laisse au moins 18 mois de runway, malgrĂ© une perte probable de 40 Ă 50MâŹ. Julia est encore plus optimiste quand je lâinterroge sur le sujet :
« Sorare dispose de fondations solides (plusieurs annĂ©es de run) pour continuer Ă opĂ©rer grĂące Ă une base de coĂ»ts beaucoup plus saine. [âŠ] notamment grĂące aux renĂ©gociations avec les clubs et les ligues ayant permis de diminuer drastiquement les engagements financiers Ă venir. »
Un LP dâun des VC investisseurs se dit lui un peu inquiet :
« Sorare nâatteindra pas la rentabilitĂ© avant un long moment, et il va falloir faire une sĂ©rie C. Le problĂšme je le vois arriver gros comme une maison : personne ne voudra entrer sur une valo supĂ©rieure Ă la sĂ©rie B. Donc soit personne nâest assez gros pour investir. Soit ceux des tours prĂ©cĂ©dents vont se faire massacrer. »
Parce que si je posais (pas trĂšs innocemment) la question de la perte de corne de Sorare un peu avant, câest en rĂ©alitĂ© actĂ© dans la plupart des fonds qui ont dĂ©jĂ dĂ©prĂ©ciĂ© leur participation dans leurs actifs. Sous couvert dâanonymat, un fund manager français parle dâune valo divisĂ©e par 4. Chez SoftBank une personne bien au courant parle dâune participation valorisĂ©e 10x moins, soit 400M$, lors de la valorisation du portefeuille de VF2 au T1 2024. Au passage, on apprenait alors que les quelques 285 investissements du fonds, faits pour prĂšs de 50G$, ne vaudraient actuellement que 30G$ (coucou Klarna, FTX, WeWork etc.) mais cela nâincluait pas la rĂ©cente IPO de Chime. Une situation comparable Ă VF1 (68G$ / 56G$) dont la rentabilitĂ© ne tient quâĂ la magistrale sortie dâArm. Quant au plus anecdotique fonds LatAm, ses 7,4G$ dâinvestissements valent tout juste 5,5G$ (avec des morceaux de Swile et de Sorare)
Mais selon lui VF2 ne serait pas « opposĂ© par principe » Ă un downround. Parce que câest bien ça, que serait cette sĂ©rie C.
Il y a quelques mois, Julia disait dans Madyness22 quâil voulait une rentabilitĂ© en 2026, sans avoir besoin de passer par cette fameuse sĂ©rie C. Cela dit, la porte nâest pas fermĂ©e selon les propos de Nicolas Julia en rĂ©ponse Ă mon e-mail :
« LâintĂ©rĂȘt croissant de certaines organisations crypto de premier plan pour des projets comme Sorare (pour y investir) [permet] dâapporter du confort pour lâavenir et dâentamer sereinement le chemin vers la rentabilitĂ©. »
En espérant que le secret de la licorne ne finisse pas avec le sceptre du tocard.
Succinct Transparent Argument of Knowledge
Data Availability Committee, Comité de Disponibilité des Données
Minimum Viable Product
Cofondateur de Reddit
Global eSports Management
120MÂŁ
Lâinformation sur le montant mâa Ă©tĂ© confirmĂ©e, mais pas lâoption, qui vient de cet article :
Premier Leagueâs first NFT partnership explained: Inside the ÂŁ120m deal with Sorare, Frank Dalleres, City AM, 30 janvier 2023
Les montants ont été convertis en euros.
Les estimations sont sur la base de chiffres actuels.
Sorare nâa pas achetĂ© les droits de la Ligue 1.
Deal auquel la source nâa pas participĂ©
Le jeu sâappelle EA Sports Football Club depuis 2023, parce quâEA nâa plus souhaitĂ© acheter la marque FIFA, mais le reste des licences restent identiques.
Ce quâa refusĂ© de confirmer ou informer la source dâEndeavour
Câest comme au doigt mouillĂ©, mais avec encore plus dâeau.
Les chiffres de licencing Ă©tant souvent payĂ© de S2 Ă S2, ils provoquent un dĂ©calage dans les comptes, mĂȘme sâils sont Ă©talĂ©s sur la durĂ©e.
Et qui nâĂ©tait pas directement impliquĂ© sur la nĂ©gociation des deals
Nicolas Julia, Sorare : « Les NFT vont réinventer certaines industries », Christophe Auffray, Coins.fr
Comment Sorare a multiplié son chiffre d'affaires par 40 en un an, Samir Touzani, Les Echos, 13 janvier 2022
Et en partie publiĂ©s cette semaine par LâInformĂ©
Projections en doublant juin
RĂ©vĂ©lations sur les comptes trĂšs inquiĂ©tants de Sorare, lâex-star de la French Tech, Xavier Demarle, LâInformĂ©, 12 juin 2025
78M⏠selon LâInformĂ©
Sorare : IPO, régulation, expansion⊠Nicolas Julia sort du silence, Maxence Fabrion, Maddyness, 23 avril 2025





Un article illuminant comme d'hab. Seul petit problĂšme pour ce qui est de l'option devenir une PME rentable c'est que quand tu as levĂ© autant ce n'est generalement plus une option, parceque ça n'a aucun intĂ©rĂȘt pour les investisseurs
Toujours aussi bien argumenté !
Merci pour ce travail de précision.
Et mention toute particuliĂšre pour le titre de l'article et des chapitres. đ