đ„ SantaREIM : sur les cendres d'Apicap
Comment deux énarques recyclent trente ans de déroutes pour se refaire une virginité hÎteliÚre.
Bonjour,
En attendant le 2e Ă©pisode, en cours dâĂ©criture, sur Hakim Benotmane et son trĂšs Ă©trange club Hakisition, voici une autre sĂ©rie en deux Ă©pisodes sur un nouveau gĂ©rant, spĂ©cialisĂ©e en gestion immo et hĂŽteliĂšre. NĂ© sur les cendres encore fumantes dâApicap par son premier papa Ă la longue carriĂšre en asset manager, il SantaREIM est par son deuxiĂšme papa trĂšs liĂ© Ă lâhotellerie et au BrĂ©sil, dans des conditions dramatiques.
Si la toile de fond(s) de ce premier Ă©pisode est SantaREIM, il sâagit au fond(s), dâun prĂ©texte pour reparler de ces dizaines annĂ©es de SCPI, et de leurs travers et de la finalement trĂšs discrĂšte chute dâApicap.
Quant au deuxiĂšme, il sâattardera sur les affaires brĂ©siliennes dâun des co-gĂ©rants, avec le suicide dâun gĂ©rant dâhotel, de soupçons de dĂ©tournements dâactifs par la justice, ou lâorganisation de soirĂ©es clandestines pendant le Covid oĂč un jeune brĂ©silien chutera mortellement.
Stay tuned!
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𧩠Origine ContrÎlée
Sur le papier, tout commence un vendredi. Le 5 janvier 2024, lorsque Patrick Lenoël et Olivier Coustet signent les statuts de SantaREIM, qui seront déposés un mois plus tard.
REIM, pour Real Estate Investment Management, comme beaucoup de gĂ©rants. Mais SantaREIM, en rĂ©fĂ©rence Ă ceux qui croient encore aux promesses des gĂ©rants comme Ă celles du PĂšre NoĂ«l, comme Patrick. Et possiblement Ă SantarĂ©m, ville brĂ©silienne situĂ©e dans lâĂtat du ParĂĄ, au confluent du TapajĂłs et de lâAmazone. Un pays cher Ă Olivier Coustet.
Sur le papier, toujours, il sâagit dâexercer « une activitĂ© de gestion de portefeuille pour le compte de tiers sur la base dâun programme dâactivitĂ© immobilier approuvĂ© par lâAutoritĂ© des marchĂ©s financiers, et dans ce cadre, notamment le conseil en investissement financier ou immobilier et toute autre activitĂ© soumise Ă lâapprobation du rĂ©gulateur », ou encore de faire de la « gestion immobiliĂšre », notamment pour « compte de tiers ».
Sur le papier, enfin, SantaREIM nâest quâune banale association de financiers en fin de carriĂšre, qui, aprĂšs ĂȘtre passĂ©s par dâillustres sociĂ©tĂ©s, souhaitent sâillustrer par eux-mĂȘmes. Deux brillants Ă©narques qui vendent les marques sur leur CV plus que leurs rĂ©elles rĂ©ussites, pour le moins contrastĂ©es.
đ Le Monde dâO.
A ma droite1, Olivier Coustet, un de ces gendres idĂ©al de la RĂ©publique. AprĂšs ĂȘtre passĂ© par lâIEP, Dauphine et Ă master en Finance Ă Londres, il rejoint la promotion Condorcet2 aux cĂŽtĂ©s de lâĂ©crivain Michel Bernard, du prĂ©fet Yannick Blanc, du futur patron de Worldline Gilles Grapinet, des ambassadeurs Patrick Maisonnave et Nicolas de RiviĂšre, ou du conseiller dont les chaussures feront trembler lâĂlysĂ©e, Aquilino Morelle. Cette promotion est aussi connue pour ĂȘtre lâune des plus fĂ©minisĂ©es de lâĂ©poque, ayant vu passer plusieurs politiques comme Francine Bavay (EELV) ou ValĂ©rie PĂ©cresse, mais aussi de grandes dirigeantes publiques comme Catherine DĂ©mier (ex Cour des comptes), Marie-Laure Denis (CNIL) ou Laurence Engel (ex BNF). Un an avant une certaine Marie-Anne Barbat, future Layani et actuelle prĂ©sidente de lâAMF, qui rĂ©gule donc SantaREIM.
Mais avant dâarrive dans le privĂ©, Coustet passe 4 ans Ă lâIGF3 avant de partir de, 1996 Ă Sao Paulo pour lancer et diriger la filiale brĂ©silienne du CCF4 jusquâen 2002 selon son profil LinkedIn. Selon mes informations, il aurait en rĂ©alitĂ© quittĂ© le CCF trĂšs rapidement aprĂšs le lancement, en 2000, pour devenir CFO dâEurope 1 Communication, notamment en charge de LagardĂšre MĂ©dias, reportant directement Ă Arnaud LagardĂšre.
AussitĂŽt la réélection de Chirac, il rejoint le cabinet de Raffarin aprĂšs le grand retour de la droite Ă Matignon, sous la direction de Pierre Steinmetz5. En charge des postes, de la vie associative, de la ville et du logement, Coustet fait partie dâune myriade de prĂšs de quarante conseillers, dont une brillante toute jeune trentaine : la future ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, conseillĂšre environnement et dĂ©veloppement durable.
Coustet survit Ă lâarrive Michel Boyon6 Ă la tĂȘte du cabinet lâannĂ©e suivante et quitte Matignon Ă lâarrivĂ©e de Villepin en 2005. Il repart alors au BrĂ©sil pour diriger Caixa Seguros, filiale de CNP Assurances. ExpĂ©rience de deux ans, Ă©trangement absente de son profil LinkedIn.
Deux ans plus tard, il rebondit en prenant la tĂȘte de lâAFER7notamment grĂące notamment Ă Pierre Steinmetz (toujours au « conseil des sages » de lâassociation), qui se dĂ©finit comme « une association dâassurĂ©s » et affirme sur son site :
« Libres et indĂ©pendants, nous nâavons quâun seul intĂ©rĂȘt depuis 50 ans : dĂ©fendre le vĂŽtre. »
Bon, en rĂ©alitĂ©, lâAFER galĂšre avec la condamnation de son fondateur quinze ans plus tĂŽt pour abus de biens sociaux et dĂ©tournement de fonds.
AprĂšs deux ans chez Fideas/Alfina entre 2009 et 2010, Coustet retrouve les joies du BrĂ©sil, oĂč il va rester pendant plus de dix ans. Une pĂ©riode quâil rĂ©sume toujours Ă quelques expĂ©riences, alors que dans le deuxiĂšme volet de cette sĂ©rie, on verra quâelle est particuliĂšrement intĂ©ressante.
Et franchement pas glorieuse.
Du tout.
đŻïž Monsieur Loyal
Ă ma gauche, Patrick LenoĂ«l, que Dani aurait pu chanter tellement son nom revient comme un boomerang dans le petit monde feutrĂ© de la gestion dâactifs immobiliers. Ănarque, technicien du fiscal, architecte des OPCI, il a naviguĂ© pendant trente ans entre les grandes maisons de la place : BNP Paribas, Paref, UFFI, Fiducial.
DEA dâĂ©conomie mathĂ©matique en poche, il commence au ministĂšre des Finances comme administrateur civil. Ă lâENA, il croise les futurs grands de la finance. La promotion dâavant lui, Henri-François dâAguesseau (1982), compte Jean-Marie Messier, futur patron de Vivendi, Pierre Mariani qui prĂ©sidera Dexia jusquâĂ son explosion, Xavier Larnaudie-Eiffel qui finira au directoire de CNP Assurances. La promotion dâaprĂšs, Louise Michel (1984), voit dĂ©filer Guillaume Pepy (futur patron de la SNCF), François Villeroy de Galhau (futur gouverneur de la Banque de France aprĂšs un passage chez Cetelem), Philippe Wahl (qui dirigera La Poste). Des rĂ©seaux qui comptent. Des connexions qui serviront.
Extrait du Journal Officiel du 25 juin 1983
En 1989, direction le CrĂ©dit du Nord. Pas nâimporte quelle banque : depuis 1971, câest une filiale de Paribas, qui lâa rachetĂ©e aprĂšs sa fusion avec la Banque de lâUnion Parisienne. ChargĂ© de mission auprĂšs du prĂ©sident, puis directeur de la planification et du contrĂŽle de gestion, LenoĂ«l navigue en terrain connu. En 1993, il passe officiellement chez la maison-mĂšre Paribas, responsable des Ă©tudes et du contrĂŽle au dĂ©partement des interventions financiĂšres immobiliĂšres. Pas vraiment un changement dâemployeur, plutĂŽt un changement dâĂ©tage dans le mĂȘme empire. Lâimmobilier, dĂ©jĂ .
En 1996, LenoĂ«l prend la direction dâAntin GĂ©rance, la filiale SCPI de Paribas, puis quatre ans plus tard devient prĂ©sident du directoire de VendĂŽme Gestion, la filiale SCPI cĂŽtĂ© BNP. Mission : fusionner VendĂŽme Gestion (BNP) avec Antin GĂ©rance (Paribas) pour crĂ©er Antin VendĂŽme en dĂ©cembre 2000. Une fusion sur le papier, mais dans les faits chacun garde ses SCPI : Antin avec ses 95 % dâimmobilier de bureaux franciliens, VendĂŽme avec son portefeuille mieux rĂ©parti entre Paris et province. Quinze SCPI au total, 13G F dâactifs. LenoĂ«l aux commandes, qui rĂȘve dĂ©jĂ dâinvestissements Ă 100M F piĂšce. « La faiblesse de la concurrence sur cette taille dâactifs », quâil disait8.
Entre-temps, il devient vice-prĂ©sident de lâASPIM, poste quâil gardera pendant des annĂ©es, dont il Ă©tait encore administrateur en 2016. Ă ce titre, il sera dâailleurs au cĆur dâune grande bataille en 2005 : les OPCI arrivent et on prĂ©dit la mort des SCPI. LenoĂ«l, en premiĂšre ligne, milite pour la « modernisation ».
« Notre mĂ©tier, câest lâinvestissement et la gestion immobiliĂšre, mais depuis des annĂ©es, lâASPIM se bat pour que les sociĂ©tĂ©s de gestion disposent dâune plus grande souplesse. Actuellement, une SCPI ne peut pas acheter un immeuble Ă travers une SCI. Ce verrou va sauter, câest une bonne chose. »
Les SCI (dont la problĂ©matique a Ă©tĂ© expliquĂ©e ici et ici) seront au final lâopacitĂ© garantie pour les associĂ©s qui ne verront plus oĂč passe leur argent.
Il vend aussi la liquidité des OPCI :
« La rĂ©serve de trĂ©sorerie permettra Ă lâOPCI de racheter les parts au particulier vendeur dans un bref dĂ©lai, sans doute moins dâun mois. »
Sauf que ces 10 % de liquiditĂ©s obligatoires amputeront le rendement. Et lâexpertise trimestrielle pour « mieux approcher la valeur rĂ©elle du patrimoine » ? Un coĂ»t supplĂ©mentaire qui, au final, sera Ă©galement une obligation rĂ©glementaire pour les SCPI.
Contre lui, le prĂ©sident de lâAPPSCPI9 Jean-Jacques Bonfil-Praire a ferraillĂ© dur, en vain.
« Cette rĂ©forme est promue par certains professionnels qui contrĂŽlent lâASPIM, laquelle vit des cotisations prĂ©levĂ©es dans la poche des SCPI. [âŠ] Les SCPI appartiennent aux porteurs de parts, pas aux sociĂ©tĂ©s de gestion. »
Au final, le combat de Bonfil-Praire sauvera la SCPI, et les deux statuts coexisteront, jusquâĂ aujourdâhui.
Quand il tire sa rĂ©vĂ©rence en 2006, le gĂ©rant est devenu BNP Paribas REIM, une machine Ă 2G⏠dâencours, 10 vĂ©hicules majeures sous gestion. Entre-temps, LenoĂ«l sâest fait une spĂ©cialitĂ© : le fiscal. En 2004, il est le premier Ă lancer une SCPI Robien chez Antin VendĂŽme, promettant aux Ă©pargnants dâamortir 8% de leur investissement pendant cinq ans, puis 2,5% pendant quatre ans10. Avec un succĂšs non dĂ©menti sur les collectes. Beaucoup moins sur les performances, qui tiennent quasi exclusivement sur lâavantage fiscal. Pendant que les mĂȘmes se battent pour rĂ©duire les dĂ©penses de lâĂtat et les impĂŽts.
Cela dit, LenoĂ«l ne quitte pas vraiment le navire, il monte juste Ă lâĂ©tage du dessus : directeur des relations institutionnelles de BNP Paribas Immobilier de 2006 Ă 2007. Un placard dorĂ© ? Ou une mise Ă lâĂ©cart en douceur ? Toujours est-il quâil ne sâĂ©ternise pas.
En mars 2008, il dĂ©barque chez Paref comme directeur gĂ©nĂ©ral du dĂ©veloppement, pour 95K⏠par an, sans possibilitĂ© dâentrer au capital. Un mercenaire, pas un associĂ©. Au menu : trois SCPI maison et plusieurs OPCI Ă monter, dont Vivapierre, vĂ©hicule dĂ©diĂ© Ă lâimmobilier de tourisme et de loisirs, gavĂ© de Belambra comme une oie du PĂ©rigord.
Moins de deux ans plus tard en novembre 2010, LenoĂ«l dĂ©croche la prĂ©sidence dâUFFI REAM11, vieille dame de lâimmobilier français fondĂ©e en 1933. Exit FrĂ©dĂ©ric Puzin, qui avait tentĂ© de redresser la barre depuis 2007 et sâen ira fonder Corum en 2011.
đĄ Le difficile passĂ© d'UFFI
La maison-mĂšre traverse une zone de turbulences façon Boeing 737 Max. Urbania, la branche administration de biens du groupe UFFI, vient dâexploser en plein vol. Le systĂšme de cavalerie financiĂšre montĂ© par Michel Moubayed depuis 1996 sâest effondrĂ© avec la crise de 2008. Le mĂ©canisme ? Un tour de passe-passe avec les âcomptes refletsâ : les banques prĂȘtaient Ă Urbania lâĂ©quivalent des 330M⏠de provisions des copropriĂ©tĂ©s, argent que Moubayed utilisait pour financer ses acquisitions. Quand les provisions chutent Ă 260M⏠en 2009, la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale rĂ©clame 40M⏠cash. Panique Ă bord. Dette totale : 440MâŹ. Tribunal de commerce, plainte pour abus de confiance, menace de liquidation pour 480 000 logements et 2 000 salariĂ©s. En septembre 2010, deux mois avant lâarrivĂ©e de LenoĂ«l chez UFFI REAM, Urbania est reprise Ă la barre du tribunal par le fonds IPE.
Michel Moubayed, le fondateur historique dâUrbania, architecte libano-français qui avait rachetĂ© UFFI pour 1⏠symbolique au CrĂ©dit Lyonnais en 1980, disparaĂźtra 2 ans plus tard des suites dâune longue maladie. Exit lâarchitecte de lâempire et sa cavalerie Ă 440MâŹ.
Les Ă©claboussures touchent tout le groupe. UFFI REAM, la filiale de gestion de SCPI, reste Ă flot mais cherche preneur. ContrĂŽlĂ©e par UFFI Participations (aux mains du groupe Laurad via les fonds Sinequanon et Hoche Partners, plus Omnium Finance), elle gĂšre 1G⏠dâactifs, 17 SCPI, 30K porteurs de parts. Du lourd sur le papier. Mais avec le scandale Urbania en toile de fond, lâimage est plombĂ©e.Sous le rĂšgne de Patrick LenoĂ«l va se produire un Ă©trange et discret incident, que jâavais dĂ©jĂ racontĂ© dans une ancienne newsletter, et qui a fait date dans les annales de la gestion collective.
Parce que le portefeuille du gĂ©rant est un inventaire Ă la PrĂ©vert. Dâabord, une ribambelle de SCPI rĂ©sidentielles : Logipierre 1, 2, 3 et toute la clique. Des antiquitĂ©s fiscales des annĂ©es 70, jamais liquidĂ©es, qui vĂ©gĂštent avec des rendements de 2% grand maximum. Genre Logipierre 1, nĂ©e en 1978 : jamais plus de 2% de rendement annuel. Mais, miracle de la bulle immobiliĂšre, un TRI sur dix ans qui explose Ă plus de 10 % au milieu des annĂ©es 2010. Merci qui ? Merci lâargent gratuit de la BCE.
Puis il y a les deux boulets : Cifocoma 1 et Cifocoma 2, censĂ©es investir dans les murs de commerce. LĂ , ça se gĂąte. Selon plusieurs investisseurs de lâĂ©poque et deux membres des conseils de surveillance, pas exactement des gauchistes rĂ©volutionnaires, lâambiance vire au vinaigre. Patrick LenoĂ«l est en ligne de mire de plusieurs investisseurs influents.
Entre en scĂšne HĂ©lĂšne Karsenty, secrĂ©taire de lâAPPSCPI, lâasso des Ă©pargnants flouĂ©s, et terreur des gĂ©rants en costume trois-piĂšces. Cette forte tĂȘte, qui connaĂźt ses dossiers comme Modiano connaĂźt les rues de Paris, prend la tĂȘte du conseil de surveillance de Cifocoma 2. Charles Coulon fait de mĂȘme pour Cifocoma 1. Les barbares sont aux portes.
LenoĂ«l commence Ă suer sous son col blanc. Normal : Karsenty sort dâune guerre de tranchĂ©es avec BNP REIM. Ălue Ă la tĂȘte du conseil de surveillance de Capiforce Pierre, elle a menĂ© la fronde pendant des mois. Le coup de gĂ©nie ? Avoir fait modifier les statuts en fĂ©vrier 2011 pour introduire la possibilitĂ© de renouveler, chaque annĂ©e, le mandat de la sociĂ©tĂ© de gestion. Un piĂšge parfait.
Le 4 juin 2012, câest Austerlitz : lors de lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, BNP Paribas REIM se fait dĂ©barquer aprĂšs 17 ans de rĂšgne. Les chiffres sont sans appel : 80,26% des voix pour Paref Gestion, 19,74% pour le sortant. Une humiliation publique. Comme lâexplique HĂ©lĂšne Karsenty, prĂ©sidente du conseil de surveillance de Capifore Pierre.
« [Câest] un Ă©vĂšnement considĂ©rable dans le monde des SCPI, car câest la premiĂšre fois que le vote des associĂ©s dĂ©cide clairement, et en toute lĂ©galitĂ©, de se sĂ©parer de son gestionnaire ».
Parce quâil faut le rappeler, au cas oĂč certains lâauraient oubliĂ© dans les salons lambrissĂ©s de la gestion dâactifs : un gĂ©rant travaille pour les associĂ©s. Le vĂ©hicule nâest pas son joujou personnel. Il prĂ©lĂšve ses fees pour un service, point barre.
Une des raisons qui pousse au conflit, câest quâUFFI est Ă vendre. Une info de notoriĂ©tĂ© publique. Plusieurs tĂ©moins proches, dans lâentreprise ou en dehors, parlent dâune boĂźte qui, sans Ă©videmment truquer ses comptes, fait en sorte dâhabiller et maquiller la mariĂ©e.
« Les gérants achetaient des merdes pour pouvoir ensuite présenter une belle gestion. »
DĂ©cembre 2011. Fiducial raffle la mise, et devient actionnaire unique dâUFFI REAM. Fiducial GĂ©rance, qui ne gĂ©rait jusque-lĂ que Buroboutic, une SCPI de 330MâŹ, se retrouve soudain avec un portefeuille XXL. Deux ans plus tard, les entitĂ©s fusionnent dĂ©finitivement sous la banniĂšre Fiducial, et LenoĂ«l devient prĂ©sident du directoire de la nouvelle structure unifiĂ©e.
Mais lâhistoire de rĂ©pĂšte. En juin 2015, Atlantique Pierre 1, une SCPI gĂ©rĂ©e par Fiducial depuis 2012, subit le couperet : 91% des associĂ©s votent pour virer le gestionnaire. Paref Gestion rĂ©cupĂšre la mise. Les associĂ©s historiques en gardent un souvenir cuisant : leurs parts sont passĂ©es de 350,75 ⏠fin 2011 Ă 210 ⏠en 2015. Le prix de lâinertie.
Pour Cifocoma 1 et 2, câest la mĂȘme musique. Karsenty et Charles Coulon aux commandes des CS12 : la pression monte, les comptes sont Ă©pluchĂ©s, les acquisitions contestĂ©es. Fiducial dĂ©gage, Sofidy reprend la gestion, avant de se faire elle-mĂȘme remplacer par Paref quelques annĂ©es plus tard.
Cette mĂȘme Paref qui, ironie du sort, subira les foudres de son CS pour Novapierre Allemagne. Et comble de lâironie, Capiforce Pierre, rĂ©cupĂ©rĂ©e triomphalement en 2012, lui Ă©chappera en 2020 : 89% des associĂ©s voteront pour... Fiducial GĂ©rance. Et finira fusionnĂ©e avec Atlantique Pierre en 2024. La routourne a tournĂ©.
Mais entre-temps, Lenoël a quitté le navire. Période de sept années qualifiées de « Senior Advisor freelance » entre 2017 et 2024. Sept années à conseiller qui, à faire quoi ?
Ni mystĂšre, ni bulle de pomme.
đĄ Signal Faible
En rĂ©alitĂ©, en mai 2017, Patrick LenoĂ«l dĂ©barque chez Apicap comme dDG dĂ©lĂ©guĂ©, avec la dĂ©marche assurĂ©e de celui qui a vu passer prĂšs de trente ans de cycles immobiliers. Le vĂ©tĂ©ran de lâimmobilier parisien arrive en territoire conquis. Alain Esnault, le directeur gĂ©nĂ©ral dâApicap, lâaccueille comme le messie qui va transformer cette vieille boutique de capital-investissement en machine immobiliĂšre moderne. Ce quâil rĂ©pĂšte devant la presse13.
« Le lancement de cette activitĂ© immobiliĂšre est la consĂ©quence dâune demande rĂ©currente de nos clients. »
Câest en rĂ©alitĂ© surtout la consĂ©quence dâun modĂšle Ă©conomique Ă bout de souffle.
Esnault lui-mĂȘme, malgrĂ© ses diplĂŽmes ronflants (Edhec, Centrale, SFAF), nâa pas exactement le profil dâun as de la finance. Son fait dâarmes ? Avoir Ă©tĂ© CFO de Buffalo Grill et de quelques grosses PME. Il a rejoint OTC Agregator en 2013, est devenu directeur gĂ©nĂ©ral dâApicap en 2016, avant dâen prendre la prĂ©sidence en octobre 2018 en succĂ©dant Ă JĂ©rĂŽme Lescure. Un trĂšs proche du dossier au moment du rebranding en Apicap parlera dâune Ă©quipe de « pieds nickelĂ©s » qui nâa en rĂ©alitĂ© aucun track record dans le private equity ni dans lâimmobilier et qui cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment des gens dâexpĂ©rience. DâoĂč lâarrivĂ©e providentielle du pĂšre LenoĂ«l.
Sauf que LenoĂ«l dĂ©barque dans une maison dĂ©jĂ minĂ©e par les erreurs du passĂ© : Apicap traĂźne encore une dizaine de ces fonds fiscaux zombies en liquidation, vestiges toxiques de lâĂšre OTC.
Car Apicap, nĂ©e en septembre 2015 dans des circonstances particuliĂšres via un LBO, traĂźne dĂ©jĂ comme un boulet ses 34 fonds fiscaux dĂ©diĂ©s aux PME. Le communiquĂ© de presse de lâĂ©poque vantait « un rapprochement entre deux investisseurs partageant une forte culture entrepreneuriale ». La rĂ©alitĂ© est moins glorieuse. Lâinventaire des fonds passĂ©s donne le vertige : les FCPI OTC Entreprises 1 Ă 4, les FIP rĂ©gionaux (OTC RĂ©gions Nord, Sud, Centre Est, Centre Ouest, tous en double exemplaire), la sĂ©rie des PME 974 (six gĂ©nĂ©rations pour La RĂ©union), les Apicap Corse Croissance (cinq millĂ©simes qui seront vendus Ă Vatel pour payer le LBO), les FPCI Ardens (II, III, et IV dĂ©clinĂ©s de A Ă K comme un abĂ©cĂ©daire de la complexitĂ©), plus des fonds dĂ©diĂ©s aux noms plus Ă©vocateurs comme Sushi Shop, Trust Esport, SpĂ©cial Luxe. Un catalogue de vĂ©hicules fiscaux empilĂ©s sans logique, ni conviction, apparente.
Pour comprendre tout ça, il faut remonter aux origines.
Guillaume-Olivier DorĂ© (dĂ©jĂ mentionnĂ© dans la newsletter dĂ©diĂ©e Ă Tudigo), serial entrepreneur avait fondĂ© Agregator Capital en 2002. Le premier fonds dâinvestissement dâentrepreneurs créé en France sâappuyant sur un club de 350 entrepreneurs et groupes familiaux. DorĂ© cofonde aussi Theraclion la mĂȘme annĂ©e, puis Viadeo en 2005, deux sociĂ©tĂ©s qui seront introduites en Bourse.
En juin 2012, Agregator Capital lance son IPO sur Euronext Paris14, espĂ©rant lever 35M⏠pour poursuivre ses investissements dans le non-cotĂ©. La sociĂ©tĂ© a dĂ©jĂ investi 6M⏠dans des boĂźtes comme NovaWatt ou Ad4Screen. Mais lâIPO capote. LâĂ©tĂ© 2012, le marchĂ© se dĂ©robe, les investisseurs se mĂ©fient. DorĂ© pivote avec une Ă©tonnante opĂ©ration : racheter lâactivitĂ© private equity retail de Tocqueville Finance, OTC Asset Management et ses 360M⏠dâactifs. Agregator Capital, qui ne gĂ©rait que 50MâŹ, avale 9x plus gros que lui. La nouvelle entitĂ© OTC Agregator gĂšre dĂ©sormais 400M⏠via 34 vĂ©hicules dâinvestissement, finance plus de 400 entreprises dont Boursorama ou NocibĂ©. Lâobjectif affichĂ© : lever 50M⏠par an via les fonds FIP et FCPI. La machine tourne bien, mais en 2015, DorĂ© veut passer Ă autre chose.
Lâhistoire Ă©volue lors de la mise en vente 123IM. Les actionnaires historiques dâOTC Agregator rĂȘvent dâune fusion, mais JĂ©rĂŽme Lescure, actionnaire minoritaire refuse catĂ©goriquement. Pas question de diluer ses fonds familiaux, gĂ©rĂ©s pour partie par OTC Agregator, avec le reste. Au mĂȘme moment, DorĂ© vend ses parts Ă Lescure qui partage avec lâĂ©quipe en place, en juillet 2015. Le timing est parfait pour Lescure qui impose sa vision : ce sera un LBO. Et il rebaptise lâensemble Apicap.
Pour faire des club deals, il fait garde Alain Esnault, lâancien DAF du groupe, qui passe dâopĂ©rationnel Ă gĂ©rant agréé. LâopĂ©ration se structure autour dâun montage oĂč OTC gĂ©rait notamment les FIP et FCPI de la gamme Tocqueville Finance. Lâensemble pĂšse alors 500M⏠dâeuros dâAUM (350M⏠OTC - 100M⏠Agregator - le reste pour Ardens), 15M⏠de CA et 4M⏠dâEBIT, dans une belle machine Ă cash oĂč les parts se redistribuent :
35% pour des actionnaires historiques ;
30% pour dâautres investisseurs ;
Et le reste pour Lescure qui prend les commandes.
đĄ Lescure nâest pas nâimporte qui : issu de la famille fondatrice de SEB, il descend en ligne directe dâAntoine Lescure, ce rĂ©tameur ambulant de Dijon qui crĂ©a sa ferblanterie en 1857 et posa les bases dâun empire de lâĂ©lectromĂ©nager. Une famille dont la fortune est estimĂ©e Ă un peu moins de 2G⏠en 2025, aprĂšs une belle dĂ©cote de 25% sur un an.
Mais JĂ©rĂŽme nâest pas du genre Ă se reposer sur les lauriers familiaux.
Ancien associĂ© dâAT Kearney oĂč il participa Ă la reprise de la firme au dĂ©but des annĂ©es 90, passĂ© par le dĂ©veloppement dâEurodisney puis par Accenture, il sâest lancĂ© dans lâentrepreneuriat Ă grande vitesse. Pas dans les start-ups Ă la mode, non : ce petit-fils du fondateur de SEB prĂ©fĂšre les entreprises compliquĂ©es des territoires. Il a accompagnĂ© des maisons de retraite, investi dans Brassac Industries, un transformateur de bois du Tarn de 80 personnes et 15M⏠de chiffre dâaffaires, et mĂȘme sauvĂ© 15 emplois dans une scierie en plan de sauvegarde prĂšs de Carcassonne.Câest ce Lescure-lĂ qui impose sa vision en 2015 quand il sâagit de structurer Apicap. Pas question de mĂ©langer ses intĂ©rĂȘts familiaux avec nâimporte quoi. Le montage donne Ă la nouvelle entitĂ© un vernis de respectabilitĂ© bourgeoise et territoriale, mais la structure capitalistique rĂ©vĂšle un Ă©chafaudage digne dâun montage luxembourgeois.
En 2020, Apicap est contrĂŽlĂ©e par Apicap Holding, elle-mĂȘme contrĂŽlĂ©e par DouzâCapital, elle-mĂȘme dĂ©tenue par FinanciĂšre A oĂč sâentremĂȘlent les participations dâArielle Esnault (13% du capital - 71% des votes), Henri Gagnaire (68% - 22%), et les Ă©poux Lescure (24%). Un millefeuille qui permet Ă chacun de garder sa part du gĂąteau tout en diluant les responsabilitĂ©s. Au 1er janvier 2021, cette usine Ă gaz nâemploie plus que 18 personnes pour gĂ©rer 35 000 clients. Une ratio dit tout de lâattention portĂ©e aux Ă©pargnants.
Mais comme dans tout mariage arrangĂ© Ă la hĂąte, lâunion nâest pas parfaite. La quarantaine de fonds fiscaux hĂ©ritĂ©s dâOTC (FCPI, FIP) ne correspond plus au nouveau positionnement.
đź La Grande Illusion
Câest dans ce contexte que LenoĂ«l arrive en juin 2017, avec Bernard Baret, autre vĂ©tĂ©ran de lâimmobilier qui a cotoyĂ© LenoĂ«l chez BNP oĂč il Ă©tait en charge de lâimmo de 1982 Ă 2007, avant de passĂ© chez SoGĂ© AM puis Amundi et Advenis. Leur mission est claire : crĂ©er de toutes piĂšces une division real estate capable de gĂ©nĂ©rer du cash rapidement, de donner un second souffle Ă cette machine qui tousse.
Le timing est parfait. Lâimmobilier français connaĂźt une embellie, les taux sont encore bas, et les investisseurs cherchent dĂ©sespĂ©rĂ©ment des alternatives aux placements traditionnels. LenoĂ«l et Baret dĂ©barquent avec un plan ambitieux : atteindre 500M⏠dâAUM dâici 2020 pour la nouvelle activitĂ© Apicap.
LenoĂ«l ne perd pas de temps. En dĂ©cembre 2017, six mois aprĂšs son arrivĂ©e, il lance son premier FPCI de 20M⏠; un vĂ©hicule collectif dĂ©diĂ© aux « OpportunitĂ©s ImmobiliĂšres Dynamiques ». Le nom seul vaut son pesant de PowerPoint corporate. La promesse ? Du circuit court dans lâimmobilier, cette formule magique qui suggĂšre quâon va court-circuiter les intermĂ©diaires et leurs commissions juteuses pour aller droit au but : crĂ©er de la valeur, vite.
Chez Apicap, LenoĂ«l monte sa petite Ă©quipe immobiliĂšre. Deux ou trois analystes, un comitĂ© dĂ©diĂ©. On commence Ă parler logistique urbaine, reconversion dâactifs tertiaires. Lâeffectif reste maigre mais les ambitions sont dĂ©mesurĂ©es. Mais lâhomme a du rĂ©seau, ça ne fait aucun doute. Les investisseurs privĂ©s quâil amĂšne dans ses valises font grimper les encours. En 2018, câest lâOPPCI Apicap Euro Property Fund qui voit le jour, destinĂ© cette fois aux institutionnels. Lâambition affichĂ©e fait tourner les tĂȘtes : 1G⏠dâinvestissements immos en 5 ans.
La mĂ©thode LenoĂ«l ? Des club deals immobiliers vendus avec une agressivitĂ© commerciale qui marque encore les esprits de ceux Ă qui on les a proposĂ©. Ses Ă©quipes scrutent les gros deals du M&A, lĂ oĂč il y a de la prime, du carried interest, des bonus juteux. Elles dĂ©barquent avec leurs produits dĂ©fiscalisants, leurs fonds 150 0B-ter, leurs promesses de rendements mirobolants. Un managing partner dâun gros acteur du M&A parisien en tĂ©moigne encore aujourdâhui, amer.
« Ils ont achetĂ© mal et cher. Beaucoup ont perdu de lâargent. »
La dĂ©bĂącle a Ă©tĂ© si violente que certains investisseurs professionnels refusent encore dâentendre parler de club deals immobiliers.
Pour financer cette fuite en avant immobiliĂšre, Apicap doit trouver du cash. Parce quâil faut maintenant rembourser la dette du LBO de 2015. Voila pourquoi en septembre 2019, la sociĂ©tĂ© sacrifie sa vache Ă lait : les cinq FIP Corse Croissance (Apicap Corse Croissance 1 Ă 5), soit 50M⏠dâAUM. Ces fonds gĂ©nĂ©raient pourtant des commissions rĂ©currentes, du cash rĂ©gulier : le nerf de la guerre pour gĂ©rant. Apicap et Lescupe frappent Ă toutes les portes, y compris celles de DorĂ©, mais câest finalement Vatel Capital qui lâemporte pour 4MâŹ, confortant son leadership en Corse avec 150M⏠gĂ©rĂ©s sur lâĂźle. Apicap vient de vendre les bijoux de famille pour rembourser ses dettes, tout en misant son avenir sur les mirages immobiliers de LenoĂ«l. Et Vatel est dâailleurs persona non grata sur lâĂźle depuis15.
Entre 2018 et 2020, LenoĂ«l multiplie les vĂ©hicules dâinvestissement comme un prestidigitateur sort les lapins de son chapeau. Les SAS Apicap Valo sâempilent : Valo 1, Valo 2, jusquâĂ Valo 5. Chacune dĂ©diĂ©e Ă une opĂ©ration spĂ©cifique, chacune levant des millions avec une facilitĂ© dĂ©concertante. Les investisseurs font la queue pour placer leur argent, mĂȘme quand le monde entier retient son souffle face au Covid, comme Valo 5 qui lĂšve 10M⏠durant la pĂ©riode.
Le miracle opĂšre, du moins en apparence. Au 31 dĂ©cembre 2020, les chiffres officiels rĂ©vĂšlent la rĂ©alitĂ© du mirage. Apicap ne gĂšre plus que 64,4M⏠dans ses 27 FIA historiques. Ă cĂŽtĂ©, les cinq structures immobiliĂšres Apicap Valo, les bĂ©bĂ©s de LenoĂ«l, captent lâessentiel de lâattention et des nouveaux capitaux. La part de lâimmobilier dans les actifs totaux explose, et en 2022, elle reprĂ©sente plus de la moitiĂ© des encours. LenoĂ«l a rĂ©ussi son pari : transformer une sociĂ©tĂ© de gestion PME vieillissante en acteur immobilier qui compte. Du moins en apparence.
Car les chiffres racontent une autre histoire. En 2017, au moment oĂč LenoĂ«l arrive, Apicap affiche 11M⏠de CA et prĂšs de 500K⏠dâEBIT. Cinq ans plus tard, en 2022, malgrĂ© tous les vĂ©hicules Valo et les promesses de croissance exponentielle, la sociĂ©tĂ© ne gĂ©nĂšre plus que 8M⏠de CA pour moins de 100K⏠dâEBIT. Une dĂ©gringolade mĂ©thodique, annĂ©e aprĂšs annĂ©e. LâactivitĂ© immobiliĂšre de LenoĂ«l nâa pas sauvĂ© Apicap : elle a masquĂ© son agonie.
Car derriĂšre cette success story se cache une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Pendant que LenoĂ«l bĂątit, les fondations dâApicap se fissurent. La gestion des vieux fonds PME accumule les dysfonctionnements. Les valorisations sont approximatives, les conflits dâintĂ©rĂȘts mal gĂ©rĂ©s, la surveillance des participations dĂ©faillante. LâAMF commence Ă fouiner dĂšs 2020, lance un contrĂŽle approfondi qui va durer deux ans.
Parce que le passif hĂ©ritĂ© dâOTC, qui nâest plus pilotĂ©, empoisonne littĂ©ralement la structure. Genre OTC Entreprises 4, la bombe Ă retardement citĂ©e prĂ©cĂ©demment, qui aurait dĂ» ĂȘtre liquidĂ©e en 2018, dix ans aprĂšs sa crĂ©ation. Valeur liquidative nĂ©gative depuis plusieurs annĂ©es, participations invendables, prorogations successives auprĂšs de lâAMF. Fin 2019, Esnault doit Ă©crire aux clients pour expliquer lâinexplicable : Apicap a distribuĂ© 6,80⏠/ part⊠sans avoir les liquiditĂ©s. Un excĂ©dent de 1,30⏠par part, soit plus de 3MâŹ16, lâĂ©quivalent des fonds propres dâApicap. La sociĂ©tĂ© prĂ©fĂšre absorber lâerreur plutĂŽt que rĂ©clamer aux porteurs, bloque tous les rachats, et part en guerre contre le CrĂ©dit Mutuel, le dĂ©positaire, et les prestataires externes. Au final, la franchise dâassurance limitera les dĂ©gĂąts Ă 100KâŹ, mais lâimage est dĂ©sastreuse. Ă lâautomne 2020, il reste encore une dizaine de ces fonds fiscaux zombies Ă liquider, vestiges toxiques de la vision de Lescure pour marier OTC Agregator et Ardens.
𩞠Câest la purge finaleâŠ
Mai 2023. La sanction tombe comme un couperet. LâAMF inflige 400K⏠dâamende Ă Apicap, 50K⏠à Alain Esnault et 25K⏠à son prĂ©dĂ©cesseur JĂ©rĂŽme Lescure. Les griefs sont accablants et rĂ©vĂšlent lâampleur du dĂ©sastre, mais surtout, ils racontent une histoire sordide. Le plus grave : le prĂ©lĂšvement de frais de gestion indus Ă©valuĂ©s Ă 1,256MâŹ. Apicap avait modifiĂ© la mĂ©thode de calcul sur plusieurs fonds (OTC Entreprises, Chorus, Duo), prĂ©levant des commissions sur des valeurs liquidatives « intercalaires » gonflĂ©es artificiellement. 15 000 porteurs lĂ©sĂ©s qui ont payĂ© des frais injustifiĂ©s pendant des annĂ©es.
Le timing nâest pas anodin. Ces prĂ©lĂšvements indus correspondent exactement Ă la pĂ©riode oĂč Apicap devait rembourser la dette du LBO de 2015. La sociĂ©tĂ© Ă©tait dĂ©jĂ en dĂ©ficit de fonds propres en 2018 et 2020. Quand le contrĂŽle AMF dĂ©marre dĂ©but 2021, câest la panique : Apicap doit se recapitaliser de 1,7M⏠en juin 2021 pour Ă©viter la cessation de paiements. Les 1,5M⏠de frais prĂ©levĂ©s Ă tort ? Ils ont servi Ă rembourser le LBO, pas Ă investir dans les PME. Le dĂ©positaire BECM Strasbourg a vu passer ces opĂ©rations, tout comme le RCCI externe (Agama Conseil), mais seuls les dirigeants sont sanctionnĂ©s. LâAMF constate aussi une insuffisance de fonds propres de prĂšs dâ1MâŹ, le non-respect des ratios rĂ©glementaires « Ă de nombreuses reprises », le placement des fonds propres dans des actifs pas assez liquides, une procĂ©dure anti-blanchiment dĂ©faillante avec une cartographie des risques inexistante.
La dĂ©fense avait criĂ© au scandale, parlant de « manĆuvres dĂ©loyales », de pressions des services de lâAMF, dâauto-incrimination forcĂ©e. Elle rĂ©clamait la composition administrative, cette procĂ©dure de nĂ©gociation Ă lâamiable. Rien nây fait. La reprĂ©sentante du collĂšge de lâAMF avait initialement requis 1,6M⏠dâamende, une « peine dâĂ©limination » selon lâavocate de la dĂ©fense qui prophĂ©tisait « 20 salariĂ©s au chĂŽmage, 7 000 clients laissĂ©s Ă lâabandon et la cessation de paiements ». Elle avait raison sur toute la ligne. La sanction finale, rĂ©duite Ă 400K⏠pour tenir compte de la fragilitĂ© de la sociĂ©tĂ©, nâa fait que retarder lâinĂ©vitable. Câest la premiĂšre sanction publique de cette ampleur pour Apicap. Le vernis craque.
LenoĂ«l, qui nâest pas directement visĂ© par la sanction (il nâĂ©tait pas dirigeant mandataire social, et est arrivĂ© aprĂšs les faits les plus problĂ©matiques) voit nĂ©anmoins son chĂąteau de cartes vaciller. Les investisseurs prennent peur. Les encours sous gestion chutent de 700M⏠à 400M⏠en quelques mois. La confiance, cet actif immatĂ©riel mais essentiel dans la gestion dâactifs, sâĂ©vapore comme lâeau sur une plaque chauffante.
Octobre 2023. Apicap est placĂ© en redressement judiciaire. Lâentreprise qui promettait monts et merveilles se retrouve en cessation de paiements. Mais le feuilleton ne sâarrĂȘte pas lĂ . Un plan de cession est actĂ© sur la holding Apicap Group (ex-DouzâCapital). Le repreneur ? Altex, un cabinet dâexpertise-comptable gardois basĂ© Ă Caveirac qui veut se diversifier dans la gestion dâactifs. BenoĂźt Forestier, DG associĂ© dâAltex, orchestre lâopĂ©ration : une augmentation de capital de 3M⏠pour prendre 100% dâApicap.
DerriĂšre cette dĂ©bĂącle se cache une figure Ă©tonnante : Henri Gagnaire, polytechnicien, actionnaire majoritaire de FinanciĂšre A avec 68% du capital. Sa compagne Karima Issaad dĂ©tient 46% dâApicap grĂące Ă une donation de son conjoint. Un montage qui rappelle Ă©trangement lâaffaire CITI Technologies de 2011, oĂč Gagnaire figurait dĂ©jĂ 17. Cette sociĂ©tĂ© dâingĂ©nierie avait levĂ© des fonds auprĂšs de Tocqueville Investissements PrivĂ©s et Backbone-Agregator Capital avant de sâeffondrer en redressement judiciaire un an plus tard. Les Paradise Papers rĂ©vĂ©leront en 2017 que Gagnaire dĂ©tenait une sociĂ©tĂ© maltaise, Daladim Investments Ltd, capitalisĂ©e Ă 6MâŹ.
Altex dĂ©barque avec ses grandes ambitions. Pierre-Alban Texier, le prĂ©sident, parle dâ« enrichir la qualitĂ© de lâoffre de services financiers »18. Forestier Ă©voque les « patrons de PME confrontĂ©s Ă la solitude », quâil faut « accompagner dans leur croissance ». Le groupe gardois (66M⏠de CA et 8M⏠dâEBITDA en 2023) croit pouvoir sauver Apicap. Une amusante conclusion, alors quâAltex est exactement le genre de cabinet provincial qui aurait Ă©tĂ© la cible commerciale dâApicap pour placer ses fonds dĂ©fiscalisants. Le chasseur devient la proie.
Câest Ă ce moment que LenoĂ«l choisit de quitter le navire. FĂ©vrier 2024, il dĂ©missionne discrĂštement de ses fonctions de prĂ©sident dâApicap DĂ©veloppement. Mais avant mĂȘme que la poussiĂšre ne retombe sur les dĂ©combres dâApicap, il lance Santareim avec Olivier Coustet, et signe les statuts alors mĂȘme quâil nâest pas encore officiellement parti dâApicap. Nouvelle sociĂ©tĂ© de gestion, nouvel agrĂ©ment AMF, nouvelle promesse : cette fois, ce sera de lâhĂŽtellerie de niche.
Finalement Apicap agonisera jusquâĂ sa liquidation judiciaire prononcĂ©e en juin 2025, puis Ă son retrait dâagrĂ©ment en aoĂ»t dernier. Entre-temps, on apprend quâApicap Valo 5 (cette levĂ©e miracle de 2020) Ă©tait dĂ©jĂ en cessation de paiements depuis avril 2024. LâopĂ©ration immobiliĂšre avait virĂ© au cauchemar bien avant lâeffondrement final.
Les 35 000 clients dâApicap, eux, restent avec leurs fonds en dĂ©shĂ©rence, transfĂ©rĂ©s Ă la hĂąte vers dâautres gestionnaires ou liquidĂ©s dans la douleur. Les collaborateurs ont perdu leur emploi. Les crĂ©anciers attendent toujours. Et puis il y a les dommages collatĂ©raux, loin de Paris. Ă La RĂ©union, oĂč Apicap avait investi dans une trentaine dâentreprises locales via le dispositif Essor PME de la RĂ©gion, câest la consternation. Green Skin, spĂ©cialiste des façades vĂ©gĂ©talisĂ©es, se retrouve « au milieu du guĂ© », comme le dit son dirigeant StĂ©phane Boudrandi. Exsel, Hub 2, Crowdaa, OcĂ©inde Thermodynamics : autant de sociĂ©tĂ©s qui dĂ©couvrent quâelles ont, selon lâexpression crue dâun patron local, « un dead body dans leur capital ».
LâĂ©pilogue dâApicap, câest aussi lâhistoire dâune rĂ©gulation qui arrive toujours trop tard. LâAMF sanctionne en 2023 des pratiques qui duraient depuis des annĂ©es. Elle retire lâagrĂ©ment en aoĂ»t 2025 quand il nây a plus rien Ă sauver. Le 4 juillet, le CollĂšge de lâAMF constate que « la sociĂ©tĂ© Apicap ne respectait plus les conditions de son agrĂ©ment en qualitĂ© de sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille ». Le coup de grĂące administratif. Le retrait effectif attendra le 31 dĂ©cembre 2025, le temps de transfĂ©rer les FIA restants vers dâautres gestionnaires « volontaires », le mot dit tout de lâenthousiasme Ă reprendre ce passif toxique.
Mais les gérants aux manettes sont, comme toujours, déjà en train de faire des affaires ailleurs.
đ Changez Rien
Nouvelle sociĂ©tĂ©. Mais en rĂ©alitĂ© toujours la mĂȘme histoire. Parce quâau fond, SantaREIM vend le vernis du duo Coustet/LenoĂ«l et de leurs rĂ©ussites prĂ©sumĂ©es, via des rĂ©sumĂ©s expĂ©ditifs que personne ne vĂ©rifie. Ou que personne ne veut vraiment vĂ©rifier.
De mĂȘme que, exactement comme dans tout ce rĂ©cit, exactement comme dans lâaffaire Benotmane, mĂ©dias et partenaires relaient des biographies et expressions sans jamais vĂ©rifier. Comme ces dizaines dâarticles, y compris de mĂ©dias professionnels, qui vont qualifier SantaREIM de sociĂ©tĂ© de gestion, alors quâelle ne possĂšde pas le moindre agrĂ©ment de lâAMF.
Parce quâen rĂ©alitĂ©, aprĂšs des annĂ©es Ă gĂ©rer des opĂ©rations rĂ©gulĂ©es, Coustet et LenoĂ«l opĂšrent dĂ©sormais sous forme de club deal.
A lâĂ©tĂ© 2024, ils sont rejoints par ValĂ©ry Fouquet, qui a passĂ© 25 ans dans lâhĂŽtellerie franchisĂ©e. Puis, plus Ă©tonnant, par Alexandre Marque, qui entre au capital via sa holding luxembourgeoise. Avocat au barreau de Paris depuis 1986, rĂ©sident fiscal suisse, Marque est surtout un trĂšs proche de Patrick Drahi depuis 2004. Vingt ans Ă structurer les acquisitions dâAltice, les LBO Ă plusieurs milliards, les montages complexes du cĂąble et des tĂ©lĂ©coms. Et qui arrive donc dans une sociĂ©tĂ© Ă 1375⏠de capital qui faire des opĂ©rations sur des hĂŽtels 3 Ă©toiles.
La thĂšse dâinvestissement tient sur trois slides PowerPoint. PremiĂšre promesse : des « clubs deals hĂŽteliers » avec acquisition de murs et fonds dâhĂŽtels 3 Ă©toiles. TRI annoncĂ© : supĂ©rieur Ă 12 %. Sur du 3 Ă©toiles en rĂ©gion. Des Ă©tablissements dĂ©jĂ rentables, qui plus est. LâĂ©quation dĂ©fie les lois de la finance comme un mobile perpĂ©tuel dĂ©fie celles de la physique. DeuxiĂšme produit : lâimmobilier « value added opportuniste », entre 8 et 10 % de rendement. Le tout habillĂ© en 150-0 B ter, cette niche fiscale qui fait vibrer les CGP.
Sur le site web de SantaREIM, une curiositĂ© linguistique : le mot « risque » nâapparaĂźt jamais seul. Il est systĂ©matiquement escortĂ© par « modĂ©rĂ© », « maĂźtrisĂ© » ou prĂ©cĂ©dĂ© dâun « pas de » salvateur. « Levier modĂ©rĂ© », « pas de risque excessif », « rĂ©duire le risque sans renoncer aux performances supĂ©rieures ». LâAMF apprĂ©ciera.
Cela dit, les deals arrivent vite.
Octobre 2024, premiĂšre prise : lâhĂŽtel ComtĂ© de Nice Ă Beaulieu-sur-Mer. SantaREIM Hotel Invest, le premier vĂ©hicule sans numĂ©ro, comme si on nâosait pas encore compter, met la main sur 32 chambres entre Nice et Monaco. Un Ă©tablissement qui gĂ©nĂ©rait ses 500-700K⏠/ an tranquilles avant le Covid. Rentable sans forcer.
Les institutionnels locaux sortent le carnet de chĂšques. CECAZ19, Bpifrance, FTCA20 viennent coller leur nom Ă cĂŽtĂ© de phrases comme âdynamiser le territoireâ.
FĂ©vrier 2025, deuxiĂšme prise. Hotel Invest 2 sâoffre lâAmirautĂ© Ă Cannes21: 42 chambres face Ă la gare, un 3 Ă©toiles en croissance depuis 2022. Rentable lui aussi, Ă©videmment. Et toujours les mĂȘmes mots bullshit, ici dâOlivier Besançon du Fonds Tourisme
« Nous espérons participer à la revitalisation du quartier de la Gare à Cannes ».
Revitaliser un quartier de gare, lâĂ©ternel marronnier de lâurbanisme français. Comme si un hĂŽtel rĂ©novĂ© allait transformer une gare en place Saint-Marc. Les mĂȘmes financeurs suivent : CECAZ, Bpifrance, FTCA. Quand les institutionnels remettent au pot, câest bon signe. Ou câest quâils nâont pas le choix politique de dire non Ă un projet « structurant pour le territoire ».
Pendant ce temps, la machine sâaccĂ©lĂšre cet Ă©tĂ©. Juillet 2025, crĂ©ation dâHotel Invest 3. AoĂ»t 2025, Hotel Invest 4 suit. Deux SPV montĂ©s Ă vide, en attente de proies. Les cibles restent mystĂ©rieuses. Et qui Ă ce stade nâont pas pu se faire⊠notamment Ă cause de cette prĂ©sente newsletter.
Parce quâen fait, est-ce que les partenaires et investisseurs ont conscience que le parcours de LenoĂ«l est moins lisse que le vernis mis par-dessus ? Lâun dâentre eux mâexplique que « probablement pas », mais quâil juge « sur rĂ©sultat ». Comprendre « ceux Ă venir ». Et aprĂšs tout : pourquoi pas. On peut changer. On peut sâamĂ©liorer. On nâest pas toujours responsables Ă 100% de ses Ă©checs. On nâest pas obligĂ©s de se focus uniquement sur les rĂ©sultats nĂ©gatifs.
Ce qui est plus gĂȘnant, câest que si LenoĂ«l a une expĂ©rience incontestĂ©e de lâimmobilier et du club deal, celle de lâhĂŽtellerie vient de Coustet et de ses affaires au BrĂ©sil. Et le moins quâon puisse dire, câest quâelle est trĂšs problĂ©matique.
Au point que deux avocats spĂ©cialisĂ©s, interrogĂ©s spĂ©cifiquement sur les faits, mâont dit sans hĂ©sitation que cela suffisait Ă ne pas rĂ©unir les obligations dâhonorabilitĂ© pour lâAMF.
Ce quâune source au sein du rĂ©gulateur, pourtant toujours muet et discret, mâa confirmĂ©22.
Au point quâun PSI, qui sâapprĂȘtait Ă structure les deux clubs deals pour SantaREIM, a prĂ©fĂ©rĂ© annulĂ© au dernier moment, alors que tout Ă©tait en place, aprĂšs avoir Ă©tĂ© questionnĂ©.
Et qui sera donc lâobjet du 2e Ă©pisode de cette sĂ©rie sur SantaREIM.
ContactĂ©s, ni Olivier Coustet ni Patrick LenoĂ«l nâont souhaitĂ© rĂ©pondre.
Jâaurais pu faire lâinverse hein
1990-1992
Inspection générale des finances
Crédit commercial de France
Lui aussi IEP, lui aussi ENA, passé avec au Secrétariat Général du Gouvernement, chez Raymond Barre ou à la ville de Paris, et ex-DG de le Gendarmarie nationale
Ex-ENA, mĂȘme promotion que Steinmetz
Association Française dâĂpargne et de Retraite
Fusion dâAntin GĂ©rance et de VendĂŽme Gestion, Les Echos, 1 fĂ©vrier 2001
Association de défense des porteurs de parts de SCPI
Les produits Robien disponibles, Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 22 février 2004
Patrick LenoĂ«l nâa jamais
Conseil de surveillance
Apicap lance son activité de gestion de fonds immobiliers, Business Immo
Enregistrement n° I. 12 â 030 du 18 juin 2012, AMF
PlongĂ©e au cĆur du systĂšme Vatel Capital en Corse, Kael Serreri et Julia Sereni, France 3 Corse ViaStella, 26 juillet 2055
Apicap rĂšgle encore le passif hĂ©ritĂ© des fonds fiscaux dâOTC, Agefi, 4 janvier 2021
Lire aussi : DĂ©confiture puis rachat dâAPICAP par Altex: comme un air de dĂ©jĂ vu?, Warning Trading, 21 fĂ©vrier 2024
Le cabinet dâexpertise-comptable gardois Altex acquiert Apicap, Hubert Vialatte, 23 janvier 2024
Caisse dâĂpargne CĂŽte dâAzur
Fonds Tourisme CĂŽte dâAzur
SAS Sennac
La question portait sur le faits, mais ne donnait nullement le contexte ou les identités.
La rĂ©ponse nâĂ©tait aucunement officielle et nâimplique que lâAMF a dĂ©butĂ© ou dĂ©butera un jour la moindre enquĂȘte, et encore moins une sanction.




